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- Ces acteurs et
auteurs, plongent le spectateur dans un univers
étrange et inattendu.
- En entrant dans la
salle de spectacle, on découvre deux personnages,
assis à une table devant une pile de feuilles
où sont écrits des textes. Ces acteurs
parlent entre eux à voix basse, échangent
de petits clins d'œil, des sourires entendus et
charmeurs. Ils vont visiblement lire un texte car deux
micros sont fixés devant eux. Ils attendent, c'est
l'impression que j'ai -que le public fasse silence pour
commencer.
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- Au début je
crains que ce genre de spectacle entraîne l'ennui,
d'autant que les premières répliques sont
banales et ordinaires. Mais très vite, le dialogue
devient drôle et plein d'humour. Les deux acteurs
jouent à la fois leur propre rôle, celui de
concepteurs de la pièce avec maintes
interrogations et critiques mais aussi les divers
personnages de cette pièce qu'ils sont en train de
créer ou de modifier : la mère, Josie sa
fille, Marcel son fils, Henri le fiançé de
Josie. L'action, qui au demeurant, est peu captivante
-balade au bord de l'eau, un pique-nique- dérive
et entraîne le public dans des
considérations extérieures à cette
pièce. La salle croule de rire car des jeux de
mots créent un comique intelligent (un exemple :
vous êtes l'étang mais le temps
s'écoule vite).
- Les digressions
nécessaires mais inattendus sont profondes et nous
interrogent sur les origines de l'homme, sur le sens de
notre existence où l'être humain est
comparé à un acteur qui vient de jouer son
rôle sur scène et puis disparaît,
voilà un subtil clin d'œil à
Shakespeare dans «Comme il vous plaira».
- Ce que j'ai beaucoup
aimé est ce contraste entre la
réalité de la naissance d'une pièce
de théâtre et l'envolée de
l'imagination. Chez les acteurs, j'ai admiré la
faculté qu'ils ont d'interpréter des
personnages qui n'existent pas encore, et de redevenir
eux-mêmes et ce faisant de critiquer vivement leurs
textes ou l'action elle-même.
- Les protagonistes se
distinguent par des différences d'accent : ils
savent à merveille exagérer l'accent belge
ou le mettre en veilleuse. Eve Bonfanti sait à la
perfection se montrer ordinaire, presque vulgaire ou au
contraire apparaître distinguée. Yves
Hunstad, tantôt rieur et charmeur, tantôt en
colère sait faire rire par ses mimiques
naïves et sa faculté de jouer avec les
intonations belges.
- Bravo pour ce
travail, cette originalité, très loin de la
facilité et du superficiel.
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