- Ils sont jeunes, talentueux, tout est
"vrai" du début à la fin, dans tous leurs
gestes et tous leurs mots.
-
- Egon et Carla sont ensemble depuis :
-"5 ans déjà ?!". -"Le quart de ma vie" dit
Egon. -"Tu es vieux!".
- Ils se remémorent et revivent
les souvenirs qu'ils ont chacun, du moment de leur
rencontre. Les numérotent dans un cahier
d'école :
- -"Oh... j'ai perdu mon
troisième souvenir..". -"Est-ce que j'ai droit
à un souvenir tout seul ?". -"Oui, si c'est en
rapport avec nous deux !".
- Mouvants, mobiles, légers et
sérieux dans la détermination de leur
jeunesse, là ils sont allongés par terre,
les pieds en l'air, tirant leurs langues et leurs stylos.
-"J'ai plus d'encre..." , dit elle en regardant ses
doigts (plein d'une encre invisible).
- Leurs notes rassemblées,
chacun écrit son souvenir en grand, à la
craie sur une palissade : Lui : "1) Rembarde". Elle : "2)
Rembarde 2".
- -"On s'était jamais vu, la
première fois" raconte Egon : "Une rembarde, une
franche pluie".
- Carla : -"J'avais rien d'une Julia
Roberts. Il avait pas de quoi faire frôler
l'extase... un oeil à moitié fermé,
sous la pluie... J'étais dans ce quartier que je
connaissais pas...". "Il ne s'est pas enfui, ça
m'a suffit. Je tremblais moins".
- Elle vient s'asseoir tout au bout
d'une rembarde où il est accroupi...
- Ils s'épient sans en avoir
l'air (elle le regarde pleine d'envie). Elle met un
foulard sur sa tête.
- -"Elle ressemblait à
Mère Thérèsa comme ça. Elle
essayait de bloquer sa respiration ! Elle disait rien. Et
la pluie s'est arrêtée" , se souvient Egon .
- Carla : -"Deux jours plus tard Egon
était de nouveau sur la rembarde. J'ai
pensé qu'il en avait pas bougé...".
- Carla est habillée aux
couleurs américaines, du bleu, du rouge, des
lettres inscrites sur son T-shirt.
-
- Lui n'aime pas lire, il ne comprends
pas qu'on puisse aimer ça sans y être
obligé. Mais il aime bien en fait, qu'elle aime
ça.
- Il sursaute dés qu'on le
touche, mais en fait il aimerait bien je
crois.
- Il dit qu'il n'arrive pas à
comprendre les filles, ni les rapports amoureux entre
humains. -"Même les animaux savent faire. Etre
naturel ? Pas si simple (de faire ce dont on a envie...
quand on l'a jamais fait, quand il s'agit de rapport
amoureux).
- -"J'AI PEUR D'AVOIR BESOIN DE TOI"
dit Egon.
- Carla aussi pense ça : -"Moi
aussi je voudrais bien, mais je veux pas".
- Il est malheureux. Il a plus peur
qu'elle pourtant, des sentiments. Elle est plus
prête à les vivre. Ils ont les mêmes
envies, des peurs, et des façons de les
exprimer.
- Egon comme la lumière, Carla
comme Carla 32.10 sur les autoroutes. Chacun fils et
fille unique.
- Pour impressionner l'autre, ils
s'inventent des histoires de familles extraordinaires. Le
père de Carla n'est pas un chef d'orchestre
américain et Egon n'est pas né sur un
rafiot chinois. -"J'ai bien aimé ton histoire" dit
l'un, à l'autre (et l'important n'est pas
là).
-
- Une rencontre, comment on arrive
à s'approcher, se parler. Se toucher... mais
là c'est tellement difficile... Le coeur battant.
Parfois on dit rien, on peut pas. Faire comme si de rien
n'était, tellement c'est magique. Même (et
surtout) si on est très attirés.
- Parfois aussi, on s'aperçoit
après, que c'était un moment inoubliable.
De toute façon, ne pas le dire sur le moment,
sinon ça pourrait s'arrêter, on aurait peut
être trop peur de continuer.
- C'est si fort d'être assis
là, l'un prés de l'autre, même si
tout les deux on veut pas avoir l'air d'y faire
attention, qu'on fait même la
tête.
- L'amour qui débute quand on ne
c'est pas très bien ce qui se passe, ni les
désirs de l'autre. Juste une envie très
forte de VOIR l'autre.
-
- J'ai retrouvé ce que j'ai
vécu, dans cette histoire. J'ai compris les
réactions de l'autre à travers celle
d'Egon. Compris que ce qu'on vivait tout les deux,
était sans doute aussi important pour lui que pour
moi, finalement. Ce dont je doutais à
l'époque, ne comprenant pas ses réactions.
Je comprends mieux aussi les miennes.
- C'est un réel bonheur de
pouvoir revivre ces moments si forts, à travers
ces deux jeunes comédiens.
-
-
- samedi 17 juillet 2004
-