liste des spectacles, festival d'Avignon 2005
 

G

Théâtre 
GEMBLOUX, 
---A LA RECHERCHE DE L'ARMEE OUBLIEE
 
  -----de B.Hamidou, N.Nafti, G.Pitisci, S.Touzani------
 
 
Smoners-Brocoli Théâtre. KVS Escalier
Belgique---
 
 
Mise en scène : Gennaro Pitisci
 
 
 
 
---15H30. Théâtre des Doms : 1 bis Escalier Sainte-Anne 04 90 14 07 99
--Du 8 au 27 juillet 2005, relâche le 18. Durée : 1H10
 
 
 

 

 
 
La pièce fait état d'un fait historique, en partie occulté lorsqu'il s'est produit et dans les livres d'histoire, plus particulièrement la bataille de Gembloux en Belgique où des milliers de tirailleurs enrôlés au Maroc (au Sénégal, en Tunisie...) moururent pour défendre ceux qui les colonisaient : la Belgique et la France, en 1940.
Enrôlés de force, où incités par l'honneur et l'argent qui pourraient profiter à leur famille s'ils restaient en vie. "Chair à canon" de la bataille (selon le mot utilisé), reçus très bien en paroles et très mal concrètement (nourriture, logement, etc), ils durent, puisque c'était la guerre, enlever la vie à celui qu'on leur présentait comme l'ennemi : un autre qu'eux. Et cela, comme un devoir de remerciement envers ce pays qui, soi-disant, leur avait "tout apporté".
Avec humour et lucidité, deux comédiens Bruxellois, nous font part de l'histoire de leurs ancêtres, et à cette occasion, nous parlent de nous, de leur pays d'origine, du Maroc, de la France, de la Belgique.
Une Histoire utile à rappeler à toutes les mémoires.
 
mercredi 14 juillet 2005
 
 

 

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Théâtre : Création saison
1914, LE GRAND CABARET
de Gaspard Leclère, Vincent Zabus   
 
 
 
Les Baladins du Miroir---
Belgique------
 
 
 
Mise en scéne : Gaspard Leclère  
 
Assistant : M. Jacquet, C. Rolin. Scénographie-Décors : X. Decoux, L. Spinhayer. Costumes : S. Van Loo. Lumières : J.E Cantinaux . Musique : L. Adam.
Conseiller artistique : F. Schuiten. Création des illusions : W De Ridder, D. Balsau.
Chorégraphie : M. Toussaint. Création maquillage : S. Bellet. Régie : O. Melis
 
Avec : A.Boivin, S.Coppé,  X.Decoux, W.De Ridder, M.Gelders, G.Knoops, S. Lajoie, M.Moerenhout, V.Zabus, C.Zimmer, L.Adam, G.Leclère, et une apparition de N.Paxinou.
 
 
 
21H. Le clos de l'Abbaye, Villeneuve-lez-Avignon 04 90 27 49 28
Du 8 au 24 juillet 2005, relâche les jeudis 14 et 21. Durée 1H40

 

 

Un champ, un chapiteau de cirque, une tente colorée ornée de fanions et de petites lumières. Des tables pour boire un rafraîchissement ce soir d'été. 
"Le Matin ! Achetez mon Matin !" annonce à la criée un vendeur de journaux, vêtu d'un pantalon et d'une veste sans manche en velours côtelé marron et d'un béret. On est en 1900, le mercredi 29 juillet 1914 : "La canicule règne sur Paris, la tour Eiffel va fondre !",  "La guerre est-elle inévitable ?" titre "le Matin". Pour 50 cts, en attendant d'entrer on peut parcourir les nouvelles illustrées de l'époque. Ce ne sont pas des comédiens qui se trouvent devant nous, mais une troupe qui nous raconte presque son histoire : jouer tous les soirs, vivre avec leurs enfants sous des tentes, les costumes, les maquillages, les décors, raconter des histoires crées pour nous captiver, nous faire rêver un soir. Leur vie de tous les jours. Comme celle de la troupe familiale du cirque Cippolini, en 1900, dont nous est racontée l'histoire. J'imagine le nombre de répétitions et de compétences nécessaires pour ce spectacle. Dans l'osmose de ce groupe qui vit et est est né pour certain sans doute dans le monde du théâtre, ce qui transmet tant de naturel au spectateur.
Les costumes et les personnages sont beaux et vrais dans cette histoire joyeuse et sensible. Le french cancan d'un numéro de cabaret accompagné d'une formidable musique jouée derrière un rideau noir transparent, entraîne tout le public enthousiaste à claquer des mains en rythme. La lumière est chaude et voilée dans un décor utilisé parfaitement. Voilà qu'une structure en acier se transforme en échelle, une palissade de bois bascule et devient une terrasse de café à Montmartre sous un ciel bleu nuit, à la lumière d'un réverbère. La troupe est à Paris. Dans une période où l'annonce de la guerre est probable ("L'Autriche-Hongrie a déclarée la guerre à la Serbie" titre "Le Matin"). Dans les cafés les artistes veulent changer le monde. 
 
Le fils Cippolini, intéressé par les idées nouvelles, se passionne pour le cinématographe. Il a réalisé un film avec ses amis et voudrait le présenter au cirque, à la place d'un numéro d'illusion cher à son père dont l'ambition suprême est de surpasser le grand illusionniste Houdini son concurrent. Cette troupe est une famille unie, recomposée après la disparition de la mère du jeune homme (qui a "trop travaillé" pour le cirque). La belle-mère passionnée elle aussi, femme forte et aimante qui, n'oubliant pas qu'"on a su lui donner sa chance un jour", ouvre la porte du cirque à une amie de son fils, ancienne prostituée. Le jeune homme trouve appuie auprès de sa belle mère et de la jeune fille, pour assumer sa volonté qui s'oppose au refus de son père, de "voir du cinématographe ici". Face au désarroi de tous les membres de la troupe (l'éclairagiste dont le métier est toute sa vie, veut éclairer même si le spectacle ne se joue pas) il décide à réaliser l'Illusion, numéro si important crée par son père à présenter pour la première fois. Un numéro époustouflant (comme le précédent où une femme sciée en deux se retrouvait intacte devant nous, impossible d'imaginer le trucage réalisé) : enfermé dans une cage à barreaux recouverte de tissus et élevé en l'air, le jeune homme ne s'y retrouve plus une fois la cage reposée à terre. Dans une malle vide sa belle-mère en sort et annonce alors qu'une Projection Cinématographique va avoir lieu. Sur scène, le père prêt à renier son fils s'il persistait -"à moins de lui prouver que le cinématographe puisse l'étonner, le faire rire" (être de qualité ?), regarde néanmoins le film. S'ensuit un dialogue avec son fils qui le rejoint, via des panneaux de texte intercalés au film muet, qu'ils lisent à haute voix.
 
Le film, poétique histoire, raconte le voyage d'un fils orphelin voulant aller à la rencontre de sa mère adoptive, la lune. Pour cela il parcours des déserts, des montagnes, doit suivre une étoile, rencontre un roi qui s'oppose à lui. Dans le décor noir et blanc du film, il est la seule tache de couleur, rouge, dans un habit de scène, le même qu'il porte sur scène. Dans le film, est reprise l'idée d'une jolie phrase tirée d'un conte, souvenir du fils dans son enfance : la lune invite le petit enfant à ne pas hésiter, ni craindre, de partir découvrir le monde. La lune toujours l'aidera à retrouver son chemin quand il voudra rentrer.
 
 
vu mardi 12 juillet 2005

 

 
 

 

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