Inspirée
visiblement de l'histoire biblique du déluge et de
l'enfant Noé trouvé sur un radeau, la
pièce "Matca, la source" commence aux
premières gouttes de pluie jusqu'à la
montée des eaux.
Le récit se
focalise sur l'histoire d'un père qui meurt
pendant que sa fille accouche. La mère de l'enfant
sera noyée sous les flots tenant au dessus d'elle
son fils emmailloté de linge. Il flottera, et elle
l'espère, sera sauvé... par des
hélicoptères envoyés par le ciel.
Ainsi cette histoire se rattache à notre
époque.
L'accent des
personnages est particulier. L'humour plus encore, un
humour slave, dramatique, sombre, cru.
Le paradoxe de la vie
qui s'en va et de celle qui vient est le thème
central de cette pièce, vécu par des
personnages qui s'accrochent, souffrent pour passer ces
caps, avec fatalisme, courage et toujours gardant un
espoir. Le texte qui la constitue contient une large part
d'étrange, d'absurde. Les personnages se parlent
à eux-mêmes, parfois en même temps,
très familiers voire grossiers, certains
évoquent des diables en habit de prêtre. Les
liens filiaux père-fille et ceux de l'enfantement
très présents dans le début de la
pièce, paraissent être une question
personnelle pour l'auteur, tant elle est
développée dans le discours et la mise en
scène qui montre ces deux êtres à des
moments extrêmes de la vie. Plus tard seront
esquissées les relations hommes-femmes, dans un
rapport surtout d'être humain face à un
autre.
Cette histoire
née dans un univers non occidental, est pourtant
universelle dans ces allégories qui, lorsqu'on les
comprend après le milieu de la pièce,
donnent le sens de l'oeuvre.