lEs spectacles DU FESTIVAL D'AVIGNON 2006
UVW 

 

danse
Wachstum und Verweigung
d'Annick Putz

 

Annick Putz-Trois C.-L
Luxembourg--
 
Scénographie : Raphaëlle Vierling
Danse : Manuela Brivary et Annick Putz

Assistance artistique : Manuela Brivary. Composition musicale, percussions : N. Lelièvre.Son : P. Kohn. Lumière : Marie-Edith Leyssène. Voix off : S. Tonon

 

 

12H30. Théâtre Le Funambule. 16/18 rue Joseph Vernet. 04 90 14 69 29
Durée : 50 mm. Du 6 au 30 juillet 2006 (relâche les 18 et 25)
 
 

 

 

 

La genèse de la nature en allégorie à l'histoire humaine est exprimée de manière très réussie à travers l'utilisation des corps par la danse, et la création de sons qui anticipent ou accompagnent les mouvements. Par des phrases gestuelles et des phrases sonores l'histoire de l'évolution d'une graine jusqu'à la plante adulte, se déroule, se déplie, se délie.
Accompagné de phrases poétique (écran vidéo ou voix off) sur les éléments qui permettent cette évolution -eau, soleil…, ce spectacle est une création originale (ce qui devient rare dans ce festival de plus en plus commercial), où le travail de danse très aboutit et expressif témoigne d'artistes passionnés et investis dans l'expression de cette histoire.
 
Par évocation je me trouve maintenant dans une forêt équatoriale composée de milliers de graines qui ont écloses. Des sons légers, frôlant, tintant, bruissants, bruits d'eau, de petits animaux, une lumière comme filtrée par des feuilles, un corps mouvant qui sur le sol se retourne, élevant lentement bras et jambes, tourne sur lui-même, puis un autre corps lui fait suite, dans une sorte de lutte ou plutôt d'effort chacun de son coté pour les mêmes buts, et où l'un ou l'autre se rejoignant prends parfois le pas. Sur l'écran changeant il y a maintenant des lignes, dessins évoquant des villes. Les sons nous transportent en Inde, au Népal. Parfois étrange, inquiétant, ils expriment à certains moments une incertitude du devenir. Parfois la musique se fait intransigeante, répétitive, entêtante, mais composée de notes légères faites de points d'exclamations, accompagnée de choses joyeuses ou aux tonalités d'attentes.
 
Les mouvements de ces êtres graines danseuses deviennent ceux d'un rameur obstiné, l'interrogation musicale intensifie sa cadence. Pendant ce travail physique, se construit sur l'écran une ligne noire qui s'ajoute à une autre -les contours d'une feuille- qui peu à peu prend forme. Plus oppressant ou tout en douceur, le son et la lumière crées divers moments de cette genèse, en différents endroits du monde. Comme il s'était construit le dessin sur écran se déconstruit, l'habit mauve d'une des danseuse graine est rouge, la plante est devenu adulte. On la sent libre et sure d'elle, elle n'est plus recroquevillée au sol. Le dessin déconstruit s'est reconstruit en couleur, tel la nymphe devenu papillon, d'autres éléments colorés le compose, il est achevé, complet, épanouit.
Un beau travail, très poétique, vaste et pourtant limpide.
 
Dim 16 juillet 06

 

 

 

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