Au Théâtre des vents il y a un ventilateur à palme. Le fronton de la scène et son encadrement sont en tissus rouge. Le lieu est charmant, convivial et intime. Un chapeau est accroché sur la pierre des murs. On entend tourner les palmes du ventilateur. Une lumière orangée s'allume. A droite comme encore endormis, des instruments et un musicien, des tams-tams, des cymbales, des boules en bois à agiter, toutes sortes d'objet qui recréent un univers dans lequel nous pénétrons avant l'arrivée du conteur.

Il est un pays où on mange des olives et des figues. Dans une ville protégée de remparts prés d'un Oued au milieu du désert, un conteur a conté toute une nuit des histoires à un lion, comme Shéhérazad, pour ne pas être dévoré. Car homme et bêtes s'écoutent l'un l'autre. La principale histoire qu'il lui raconte est celle d'une petite fille prés d'un puit qui mangeait des cajous et n'avait peur de rien, pas même d'un lion. Après avoir été dévorée elle est ressortie du lion qui à nouveau l'a dévoré. Ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il finisse par s'enfuir, apeuré et épuisé par cette étrange petite fille. C'est une des histoires dont se souviens notre conteur, entendue par des gens qu'il à croisé lors de ses voyages.

Nous sommes loin des spectacles racoleurs utilisant des effets technologiques. Les instruments utilisés, les sons  imités (oiseaux, lions, ruisseau, jour de marché...) renforcent le pouvoir évocateurs des mots choisis, et provoquent une poésie supplémentaire.

Lu 28 Juillet 2008