- Il faut voir Very Wetr au 3ème degré. C'est un
spectacle qui permet ou impose différentes pistes de
sujets. Il semble qu'il s'agisse d'un travail sur la
limite. La limite, de la jeunesse, pour Régine
Chopinot, des cheveux courts ou bien longs de la
dame qui n'en a gardé qu'une mèche longue, d'une
jambe de pantalon en cuir rouge à bandes blanches
coupé au genou et l'autre en toile blanche
raccourcie. Avec une musique aux accents hippie. Ce
pourrait être le paradis perdu de la dame, de notre
société individualiste. Un phrasé monocorde, aux
mots qui riment tel un texte de rap. Un homme Kanake
(de Nouvelle Calédonie) qui parle des cochons à
ramener du champ, avec un accent des cités sur lequel viennent des mots injurieux et violents, pour la
dame, pour les cochons, ce qui est choquant, car on
ne sait plus alors de quel coté penche la créatrice
de ce spectacle. Faut-il, au mieux y voir, que
l'homme (en général) des cités, pourrait choisir de
retourner vers les origines de ses ancêtres, pour
travailler les champs, et s'occuper de ses proches ?
-
- Prévenu de danses Kanaques dans le spectacle, je
m'étonne à peine de ne pas voir danser (au départ)
Régine Chopinot, qui ensuite tournoie par moments,
avec grâce, tel un automate d'abord désabusé puis redevenu
passionné au souvenir de sa jeunesse. Et si le début
a bien la couleur annoncée par la rumeur (tendance tourisme aux
danses traditionnelles), au fil de la représentation,
je trouve un sens positif à cette histoire, tout en
m'interrogeant sur le travail et les possibilités qui
sont offertes à une personne renommée. C'est un
spectacle très "Festival d'Avignon" In, (qui se veut)
inattendu, dans le dénuement de la forme, et une
reprise de codes stéréotypés.
-
- Le soir commence sur la fin du spectacle (21h), un
projecteur de lumière blanche imite le soleil et crée
des ombres derrière les danseurs, sur le tapis orangé
qui délimite la scène. Dans cette lumière, les
costumes de paille ocre, paraissent se fondre dans
les pierres du Cloître. La couleur brune
de la peau de ces hommes et ces femmes, s'apparentent
à celles des mousses sur ces pierres. Cette harmonie
est en similitude avec la conception de ce qu'est
l'existence humaine pour les habitants de
Nouvelle-calédonie, comme nous l'expliquent les
danseurs qui sont aussi nos hôtes. Une conception de
la vie évoquée dés le début par la dame blonde-blanche, à la coiffe rebelle majestueuse,
qui lit d'une voix monocorde des propos
recueillis auprès des habitants de ce pays, sur une
tablette tactile dont le support parait en
étain.
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- On pourrait y voir simplement, un beau moment de
fraternité, entre le monde ancien illustré par un coté carte postale,
allié à notre modernité, par la simple présence étrange
faussement négligée de la grande dame aux
couleurs occidentales Américaine.