Concert.... Nés poumon noir de Mochélan Théâtre de l'Ancre |
Texte et interprétation : Mochélan
Musique et interprétatin : Rémon Jr
Mise en scène : Jean-Michel Van den Eyden
Graphisme : Juliette Delpech |
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La Manufacture
2 Rue Des Ecoles (part, de la rue Guillaume Puy) à 17H10 du 7 au 27 juillet 2013, relâche le 17 Durée : 1H10 Réservation : 04 90 82 12 71 |
Pour
voir le chanteur et l'artiste rappeur Mochélan. L'extraordinaire
habillage scénique. Les vidéos originales
dépeignant, en noir et blanc et en couleurs, comme toute
l'histoire de la Belgique, de Charleroi. Vu par un poète rappeur
qui porte attention au quotidien-travail de son ancienne ville
minière, où l'agence pour l'emploi n'a plus qu'à
offrir des questions idiotes à la place d'emploi. Si la Belgique était un corps humain, Charleroi en serait le
poumon, un poumon noirci par la fumée. Une cité industrielle déclinante dans
laquelle a grandi le rappeur Mochélan, et un terreau auquel il reste fort
attaché. Nés Poumon noir, c’est un regard empreint à la fois de tendresse et de
mordant sur une ville et une jeunesse à qui l’on dit que l’avenir est ailleurs.
Une verve sincère et lucide à l'énergie positive plus que nécessaire, à l'heure
où le mot crise peut tout excuser. Un parcours initiatique militant porté par une verve sincère
et un sens aigu de l’autodérision. Des textes bruts et puissants qui
s’enrichissent, pour aller au-delà d’un
concert. Nés poumon noir, qui refusent la
résignation.
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Il à des intonations et la rage, de Joey Starr. Une poésie et une diction, de Grand Corps Malade. Un phrasé, une musicalité, des textes, à la Jacques Brel. Un humour et une classe, façon Stromaé. Un coté Chaplin, ce Festival d'Avignon à la Manufacture, avec son costume noir d'où dépasse à peine un trait blanc de belle chemise, prolongée de ses longues mains de grand homme. Les mots comme les jeux de mots, s'enchaînent, pour des associations qui dégagent une impression. Mochélan chante sa ville, Charleroi. Qu'il dépeint, tel un exemple du monde. Dans une belle mise en scène. Où les effets tels du brouillard derrière les lumières sur scène, devant des vidéos, de villes vues d'en haut avec leurs entrelacs de voies urbaines sous le soleil, et de films noir et blanc d'enfants et d'adultes des années 50, donnent de la profondeur a son propos. Il chante, ou plutôt slame, s'énerve, enrage, puis s'arrête, se calme, après nous avoir dit, que là il s'emballait trop. Le spectacle est très précis. Pas de minute de flottement, même dans ses moments de pauses, et de liens avec nous le public. Attention, il ne veut pas être (trop) gentil. Et quand il nous parle, de son ancien prof, qu'il vient de voir... dans la salle, c'est (juste pour le show, car il ne nous insulte pas nous le public), pour le virer, et entamer sa position... sur l'hypocrisie, générale. Des politiques, plus escrocs que les plus petits en prison. Des institutions faites pour que le système tel qu'il est se poursuive, annulant les espoirs de voir fonctionner de façon positive ce qui le devrait. L'agence d'emploi et ses messages enregistrés, avec ses questions ineptes... exprime par là, qu'elle ne veut en aucun cas répondre aux vrais questions à se poser, sur le manque à offrir, ni permettre la réalisation de ce à quoi aspire les demandeurs. Un piano, sur lequel un musicien à gauche de la scène joue une partition, puis d'instruments acoustiques, d'autres images qui jouent de leurs effets sur ses vêtements et ceux du chanteur, créent un univers décalé, mêlant urbanités et ambiances rétro, pour parler du vieux temps, et d'aujourd'hui. Dans l'idée qu'on n'accepte plus, qu'on ne veut pas de ça (le monde tel qu'il est). Mais qu'il y a (eu) de la fierté à réaliser, ce travail (du monde d'avant), devenu si inaccessible. De la fierté à être tel qu'on est, en se débrouillant avec tout ça. Des notes plus sereines et plus roses, pour conclure. Mochélan, revient après les applaudissements du final, nous chanter encore une chanson de son cru, divers, qui sait être des plus agréable. A voir et entendre, jusqu'à samedi seulement à Avignon ! |
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