Plein d'humour,
drôle, inventif, original, enthousiasmant, bluffant, poétique,
positif, avec un outil (une sirène d'appel, à connotation grave, Le Chant
des Sirènes et son nouveau spectacle "Concertos en suspension",
nous emporte sans conteste avec lui.
A peine assis,
pile à l'heure, dans un transat, sous une pinède, de concert avec
les cigales, le concerto commence. Nous voilà embarqué comme dans
un manège qui nous transporterai. S'enflent des accordéons,
bourdonnants tel des abeilles, mugissant tels des bateaux ou de
lointaines vaches dans une prestigieuse vallée, tourbillonnants
tels des mouches de dessins animés, qui cliquettent, vombrissent,
parce que c'est rigolo, et imitent des violons, qui sont en fait
des sirènes. Il y a du Maya l'Abeille, là dedans, du manége forain
aussi, qui s'emballe, et s'envole (heureusement qu'on est assis,
bien près du sol...), de la musique classique, forte,
virevoltante. C'est un concert d'animaux volants, de tous poils,
pattes et ailes, qui s'en donnent à coeur joie, faisant leur show
pour, nous, qui pour une fois, ou plutôt comme d'habitude, les
écoutons sans broncher puisqu'en plus on est là pour ça. Pas de Baygon Jaune ou Vert, cette fois et toutes les autres, on est
bien allongés dans nos transats dans l'herbe.
Et la symphonie pour
mille pattes se transforme en concert traditionnel, quand des
instruments aux accents orientaux semblent arriver à nos oreilles
ébahis, il faut le dire, conquises sans doute. C'est très fort.
Déconseillé donc aux sourds. Assez chouette, gonflé. Jusqu'à
l'arrivée d'un avion sonorisé, qui passe au dessus de nous et qui
risquerait de s'écraser, il semble au son, sous l'impact d'une
balle sans doute, matérialisé par le pshit d'une locomotive (qui
doit représenter un char).
Les objets
sonores, les sirènes, orangées et noires, sont disposées en rond,
façon soucoupes volantes, ou pour une réunion de Maya(s)
l'Abeille. Le centre du corps de ces bêtes sonores, pourrait tenir
du chauffage en acier brillant que l'on trouve aux terrasses des
cafés en hivers et qui nous y réchauffent. L'affaire se termine en
bruit de tondeuse à gazon qui s'arrête. L'animal qui vient de se
poser, repart de plus belle. Ca chantonne, virevolte, qu'est ce
qu'on rigole. L'objet assemblage de sirènes, disséminées en
hauteur autour de nos transats, orangés foncés avec centres noirs,
bougent d'un coté puis de l'autre. Tandis qu'en face de nous au
sol, deux locomotives noires à cheminées tel un tuba et aux deux
yeux de lumières blanche allumées, crachotent, et tressautent en
rythme sur leurs pneus, comme prises de fous rire, ou tel le
couvercle d'une cocotte minute (sur le point d'exploser ?). C'est
la machine qui se joue de nous ! Les sirène, les locomotives, pour
les moins de 70 ans, ça n'évoquera pas la guerre de 14-18, dont on
célèbre le centenaire cette année. Le son se fait nostalgique, un
homme vient jouer d'un instrument, tel sur une harpe qui serait en
fait un instrument de mesure d'alignement des routes. Là c'est
très trémolo, c'est la guerre. Des gens dorment, détendus, par
tous ses sons, en trois partitions, planants et virevoltants, très
nature finalement.
La sirène aurait
été imaginée dès le 19éme siècle (elle n'était pas encore bien
musicale). On peut trouver aujourd'hui, nous dit-on, une toute
nouvelle petite sirène, cachée tout là haut, au creux d'un arbre,
la relève est assurée !
Dégustation à la
fin d'une boisson magique et bio, liquide vert au fond d'un
gobelet transparent muni d'une paille vert-bouteille, de
gingembre, avant de venir tranquillement découvrir de près l'objet de
notre enchantement.
Félicitations Mr
Franz, Mr Louette, décidément on ne peut qu'être conquis, mais
c'est louche tout ça !
mardi 15 juillet 2014
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