accueil
 
        Théâtre-cirque-mime-musique. Cirque minimaliste pour deux jongleurs de violon        
    Solo Due    
   de Benji Bernard et Étienne Borel
     Les Argonautes  
           Belgique     

Mise en scène : Louis Spagna

Avec : Benjamin Bernard et Etienne Borel

Lumière : Anne Straetmans
Son : Gaëtan Van den Bergh, Antoon vermeiren, Pierre Gilles
Costumes : Natalia Fandiño

Technique tournée : Geoffrey de Hasque.  Photographie : Antoinette Chaudron.  Vidéo : Bruno Willems.  Graphiste : Etienne Borel, Julien Van de Weghe

Diffusion : Anne Hautem (Mademoiselle Jeanne)

Théâtre des Doms
Rue des Escaliers St Anne
(proche : Utopia cinéma > rue Banasterie > pt de la Ligne)
 
à 13H30
  du 6 au 27 juillet 2014

Durée : 1H

Réservation : 04 90 14 07 99

 

Avec la confiance de la Roseraie (Bruxelles) qui accueille les Argonautes en résidence depuis 1998. En complicité avec le centre culturel Jacques Franck et avec le soutien des centres culturels de Braine l’Alleud, d’Eghezée (Ecrin), de la Maison de la culture de Tournai, de Latitude 50 - pôle arts du cirque, en met de steun van de cultureelcentra van Evergem, Knokke-Heist, Lokeren , Ternat (De Ploter), Vilvoorde (Het Bolwerk), Waregem (De Schakel). Avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles – service du cirque, des arts forains et de la rue.

 

 

 

"Ces deux-là jonglent avec tout, y compris l'inattendu et l'immatériel ! C'est très étonnant. Et en sous-texte, ils nous racontent leur duo, les approches, les éloignements, les tensions, les unités. Fantaisie créative et poésie souriante. L'objet du spectacle est d'explorer comment le sentiment quotidien de notre identité est artificiel et de rendre visible le fractionnement, les failles, qui le constituent. Manipulation de violon, jonglerie de faulx, jonglerie de balle, manipulation sonore, acrobatie minuscule, musique psychomotrice, jonglerie de quilles".

1

 

 

Plus que quelques jours pour aller voir deux Argonautes, dans "Solo Due", leur dernière création. S'ils  ne sont que deux, c'est pour  mieux parler de la relation particulière qu'est un duo, par rapport aux relations qui s'établissent dans un groupe. Ce questionnement se pose de façon théâtrale et circassienne, par jeux de jonglerie, avec des objets, et le corps. Les figures sont orchestrées avec minutie, parfaitement réussies, avec aisance. Une chaise est avancé par l'un,  pour que l'autre, fatigué, puisse s'y asseoir. Une table est tirée devant les bras du futur dormeur, pour qu'il puisse s'y appuyer. Une bouteille de vin rouge est tendue au futur buveur, qui ébahi de l'aubaine tends son verre, qu'il voit se remplir. Mais lorsque que l'un échange sa voix avec l'autre, ça ne va plus, l'autre n'est pas d'accord. Il veut rester, lui, unique. L'aidant, attends en retour. Il l'exige. Et là s'en est trop pour l'autre.

Partager, s'entraider, oui, se fondre, être au service, devenir l'autre, non. De simple principes, qui sont occasions de jeux de cirque, et nous font retrouver deux de nos sympathiques Argonautes et leur univers. Un univers dans lequel est utilisé cette année, des outils dangereux,  une faulx, avec laquelle jongle l'un d'eux, et là ça se corse. Que vient faire cette faulx à la lame recourbée, pour mieux saisir les grains de blé ou d'herbes, affûtée pour couper, lancée en l'air et rattrapée par l'habille circasien ?

"Heureux sont les fêlés, qui laissent passer la lumière" écrivent-ils à la fin, sur le fond de la scène devenu tableau noir. L'un et l'autre, commençant à chaque bout, l'écriture à l'envers de cette énigmatique phrase. Qui n'a pas trouvé vraiment d'explications, lorsque la question à été posée par une spectatrice, lors d'une Rencontre avec la Compagnie, au Théâtre des Doms qui les accueillent, cela semblait si évident pour eux mêmes peut être. En cette période où la culture est menacée et pas assez protégée, cette faulx balancée, pourrait être une allégorie. Néanmoins c'est curieux, loin de leur univers habituel, celui même qui l'a manie n'a pas l'air d'en connaître la raison, tandis que d'habitude tout est limpide et clair chez les Argonautes. Nos deux compères jouent, pour finir, une petite symphonie à quatre mains sur le même violon.

Un symbole de violons, qui va bien avec cette histoire de faulx (si on pends les choses à l'humour). Quelle que soit la raison philosophique du spectacle-mime, qui laisse libre cours à bien des interprétations et interrogations, les jeux de cirque des Argonautes questionnent toujours le sens, dans une superbe maîtrise des jeux circassiens et de mimes, avec l'illusion de l'improvisation..

Vu mercredi 16 juillet 2014