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Théâtre, à partir de 12 ans
Nourrir l'humanité c'est un métier
Théâtre documentaire au coeur de notre agriculture
 
Compagnie Art & tca   
Belgique
partenariat avec la région Champagne/Ardenne
Mise en scène et écriture : Alexis
 Garcia
Conception, écriture, interprétation : Charles Culot, Valérie Gimenez
 
Costumes et accessoires : Annabelle Locks
Régie son : Florian Braibant
Lumière et régie  : Jean-Louis Bonmariage
Diffusion : Hugo Van de Plas

 
Caserne des Pompiers
116 Rue Carrèterie
(Porte St Lazare, Place Pie)
à 22H30  
du 6 au 22 juillet 2015 relâche les 10, 17
Durée : 1h20
 
Réservation : 04 90 84 11 52

 

 

Compagnie Art & tça / Coproduction : Théâtre National de la Communauté Française de Belgique et le Ministère du Développement Durable. Collaboration : Théâtre Antigone/ Kprtrijk. Aide de la Province de Liège, de la province du Luxembourg.  Parrainé par le directeur du Théâtre National de Bruxelles et du Festival de Liège

 

"Pour comprendre le déclin de l’agriculture familiale, deux acteurs dont un fils d'agriculteur ont entrepris un vaste projet de théâtre documentaire en rentrant, caméra au poing, dans de nombreuses fermes. Sur scène, l'ambiance d'une cuisine familiale, un écran et, partout, cette odeur organique de terre fraîche et de paille. «Charles et Valérie donnent vie, avec beaucoup de respect, aux agriculteurs qu'ils ont rencontrés. Un spectacle belge bouleversant d’humanité alliant réel, humour et poésie…une belle œuvre d'art et un salutaire travail de conscientisation», Le Soir. Nominé «Meilleure découverte» au Prix de la critique Belge 2014".

 

 

"Nourrir l'humanité c'est un métier" retranscrit la vie des paysans à l'aide de leurs témoignages, interprétés par deux jeunes comédiens parfaits, fils de paysans et jeune journaliste impliquée. De beaux documentaires vidéos, façon cinéma de Raymond Depardon, ponctuent la représentation. Instants de travail de ferme, traite des vaches, foins rentrés, effectué tout en nous racontant, réflexions liées à l'âge -la même tache est plus difficile à réaliser à 50 ans qu'à trente-, film des luttes dans les rues contre la machine à broyer, font prendre la mesure des difficultés liés au métier, en direct et avec la voix des paysans. L'image, fixe ou au poing, au premier abord n'a rien de spécial, mais à en fait, de justes couleurs et lumières, dans les tons de marrons  et beiges, noyés de soleil qui contraste avec l'intérieur. Les cadrages à une hauteur particulière, à l'image de  Depardon, montrent les paysans chez eux, à table, dans un fauteuil, tout seul, à deux, ou en famille, assis face à nous, ils se décrivent, nous parlent de ce que sont leurs soucis et leur joies, dans un quotidien concret éloigné du notre. Leurs réflexions  voient loin, ce que vous ne voulons pas voir, en terme d'avenir agricole et ses effets pour la planète. Le spectacle est dirigé vers la nécessité écologique, qui est en fait l'évidence de ce qu'est leur métier, fait d'amour pour leurs animaux et le travail de la terre. Ce sont eux qui nous nourrissent, et pourtant les lois de la finance et de l'Européanisation, ne leurs permettent pas d'avoir suffisamment d'argent pour vivre de leur travail. A la fin du spectacle, après les applaudissements, nous sommes invités à rester si nous le souhaitons, pour rencontrer deux agriculteurs qui viendront sur la scène, témoigner de leurs travail, et de l'urgence à consommer autrement.
Un spectacle, sensible intelligent et sincère, on ne peut plus impliqué, qui nous à fait  glisser du théâtre à la réalité. Une réalité d'un monde agricole qui étudie le passé pour mieux envisager l'avenir. Lutter, ne pas accepter ce qui va à l'encontre des valeurs. C'est en s'opposant tous ensemble qu'on peut faire changer les choses.
 
Les comédiens interprètes avec de légères caricatures, les paysans qu'ils ont rencontrés en Belgique, dans les Ardennes et en France. Et nous font part de leurs recherches documentaires ailleurs dans le monde, dont au Brésil, où les politiques créent des discordes pour diviser, entraînant les plus grands exploitants à faire tomber les plus petits. Régulièrement la compagnie informe de l'importance à faire vivre l'économie locale, dans des lieux où les gens ne sont pas sensibilisé à cela. C'est preuves à l'appui, d'analyses de cas, et  pourcentage, qu'ils rappellent que les pesticides provoquent des cancers.
 
Ce soir là, les agriculteurs présents, invités à s'exprimer à la fin , font un parfait prolongement de la pièce de théâtre. Une dame, du midi est, depuis des générations, militante, explique son travail d'exploitante agricole et ses nécessités, nous fait comprendre ce qui à été l'essence de la représentation : il ne faut pas rester passif, se désintéresser de la politique, afin de pouvoir proposer des solutions; ne peuvent se défendre que des gens impliqués et unis, pour cette cause essentielle qui fait une vie en bonne santé ou malade. Ces problèmes ne peuvent être résolus par une priorité monétaire. Les politiques, sont éloignés des réalités du travail, confortés par le désintérêt d'une population résignée, et dans une logique de fonctionnement où tout est fait pour empêcher les revendications, l'état préfère payer (des subventions) plutôt que chercher des moyens durables pour que perdure une agriculture respectant humains et animaux, la nature et la planète.
Le système de financement oblige à un accroissement perpétuel des exploitations, ce qui tue celles à taille humaine  permettant soins et qualité de vie des animaux, respect de la nature. Sans engrais excessif, ni croissance accelérée aux hormones. Manger local, et de saison, c'est ce qu'il faut, ce sera le mot de la fin.
 
Jeu, mise en scène, lumières et décor faits de bottes de paille, d'écran de cinéma, notes à la guitare, sons de clochettes de chèvres et bruits de la ferme, nous on entraînés à leur suite. On est à la fois convaincu par le propos et  heureux de voir une jeunesse active, de bonne volonté, manifestant pour une cause qui nous concerne tous sans conteste, heureux d'avoir voyagé et appris par cette pièce de théâtre engagée.
Lundi 13 juillet 2015