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Théâtre, à partir de 15 ans
Page en construction
de Fabrice Melquiot  
 
Création de la pièce le 14 janvier 2015 à la Filature, Scène Nationale de Mulhouse

Compagnie El Ajouad

 

Metteur en scéne, comédien : Kheireddine Lardjam
Collaboration artistique : Estelle Gautier 


Très beaux chants, luth : Larbi Bestam

Beaux chants, guitarre : Sacha Carmen,
Chant, guitarre électrique, mandole : Romaric Bourgeois
 
Musiques : créations collective
Création son : Pascal Brunot Création lumières : Manu Cottin.
Vidéo  : Kheireddine Lardjam
, Thibaut Champagne

Dessinateur : Jean-François Rossi


Chargée de production : Lucile Burtin

 
2 Rue des écoles
(angle Rue Guillaume Puy)
à 14H30
du 6 au 25 juillet 2015 relâche le 15
Durée : 1H30
 
Réservation : 04 90 85 12 71
 
 
Production : Compagnie El Ajouad (France-Algérie), Cie conventionnée par le Conseil Régional de Bourgogne.
Coproduction : Scènes nationale, de Mulhouse (La Filature), du Creusot (L'Arc), de la Drac Bourgogne, du Conseil Général de Saône et Loire.
Soutiens : Comédie de l'Est Centre dramatique national d'Alsace, Colmar. Institut Français en Algérie.  Maison de la Culture d'Oran.
 
 

"L’Algérie et la France. Entre ces deux pays, Kheireddine Lardjam, acteur et metteur en scène, crée et erre, héritier d’une guerre qu’il n’a pas connue mais dont il porte les traces. Sur les mots de Fabrice Melquiot, en justaucorps et cape au cou, l’acteur devient super-héros. Il faut au moins ça pour soulever la chape de silence qui recouvre l’histoire commune de ces deux pays depuis la fin de la guerre d’Algérie. Accompagné sur scène par 3 musiciens chanteurs, Kheireddine joue ici sa vie, celles des pères, des héros ordinaires et de ceux qui, comme lui, sont des pages en construction". Anecdotes : Kheireddine Lardjam à crée sa compagnie en 1998. En 2010, il met en scène  une pièce de Pauline Sales (qui présentait une pièce en 2012, dans ce même Théâtre de la Manufacture, nommé "En travaux") et à intégré un an après en 2011, le collectif d'artistes du Préau, de Paulines Sales.

 

 

Il s'agit d'un Algérien ayant passé son enfance dans le Jura. Comme beaucoup d'autres dans son cas, il a deux passeports, un Français, un Algérien. Dans le pays où  il est, il est considéré comme venant de l'autre. En Algérie il cache sa double nationalité tandis qu'il l'affiche en France. Il a entendu quelqu'un dire que "l'Islam est le problème de l'Algérie, tandis que ne devrait pas l'être, une somme d'habitudes et de coutumes". Une religion est une croyance personnelle. Je crois avoir compris qu'il n'était pas d'accord que l'on réduise la religion à une somme d'habitudes.
La pièce est le résultat d'une commande à un auteur, qui a choisi de lui proposer une biographie à interprêter. Tandis que la commande initiale en 2013, était de parler des relations présentes entre l'Algérie et la Frances, où il vit et travaille constamment, et son son état d'entre-deux pays. Dans une pièce qu'il aurait mis en scène, sans forcément l'interpréter.

De beaux chants soulignent l'histoire, des chants actuels sur une inspiration traditionnelle arabe, et aussi de musique rock et rap. Un mur d'écrans réunis, forment lorsque éteints les rectangles noirs d'une peinture de Miro. Y sont diffusés des images télévisées, en couleur, et un demi-visage gris et blanc. Le formatage de la pièce est moderne, avec un éclairage à l'image d'une discothèque, sur un décor minimal et des écrans. Le sujet à la couleur de la gravité un peu solennelle, enveloppée de contes et de dérisions, parfois grotesques, pour raconter, comme une impossibilité.
En préambule, trois comédiens disent un texte, chacun dit "il" ou "Je". Mais ce qu'il dit ne se rapporte pas forcément à son personnage. Puis l'un, se raconte, conformément à l'histoire que lui à inventé son auteur, qui l'a affublé d'un personnage caricaturé tel un superman algérien. Cette idée vient, dans la pièce, de la préconisation d'une préposée à un ministère de la Culture (en Algérie), pour donner un peu d'étoffe vendable au projet du comédien, en quête de possibilité de créations (subventions) de ses spectacles. Tout ceci, avant et ce qui suit, sauf erreur de compréhension effective de ce qui est montré et voulu. Le sujet de la pièce pourrait être : "Comment trouver des financements pour continuer à jouer ? Quand on est de surcroît Algérien de souche, pas très connu, et pas si jeune ?" (c'est lui même qui en parle dans la pièce) 

Le client raconte une histoire de café pris à Genève, avec un collègue qui offrait des verres, de cafés peut-être, ne voulant pas boire seul. L'invitant a insulté de manière raciale son invité, puis s'est vexé parce que l'invité insulté, l'a appellé Michel au lieu de Frank, et qu'il trouvait cela insultant. Michel serait le prénom donné à tous les Français par les arabes. A cette occasion, listing d'insultes recensés sur ces derniers. Le client relate des épisodes de tueries en Algérie par des Français. Se souviens d'une éducation barbare de son père. Super Magreb est le nom suggéré, pour son personnage de Superman Algérien. S'ensuit pas mal d'interrogations métaphysiques transformées en contes ou couchemars, tournés en épisodes dramatiques comiques. Un épisode, on ne peut que dire, drôle, intervient par un personnage, jouée par un homme (le chanteur de rock-rap), une voleuse du client, qui veut la sauver après l'avoir localisée -et lui avoir demandé de lui rendre son bien-, parce qu'il est devenu sauveur et que c'est sa tache. La voleuse à l'accent Jurassien, menace d'appeller ses amis en bavière, en parlant comme une fille des plus sombres cités, un peu junky ou alcoolisé, dit qu'elle le trouve moche, refuse au départ de lui rendre ses affaires. 
A la fin de la pièce, le client se déguise en un petit chaperon rouge, qui danse la danse du ventre. Que ne faut-il pas faire pour jouer !

Le probléme du client doit être celui de la dualité, qui existe à être à cheval sur deux cultures. Ce qui est normalement une richesse, mais peut être aussi, sources de difficultés, d'incompréhensions mutuelles. Pour en comprendre beaucoup plus, il faut sans doute mieux connaitre l'histoire Algérienne.
Une petite phrase dans le spectacle utile à se souvenir : sur le fait que "l'attentat des tours des Etats Unis en 2001, était précurseur de guerre mondiale". Ce qui confirme que le récent drame, doit être bien une vengeance des Etats Unis, par ses Renseignements.
Le probléme du client retranscrit par son auteur, peut peut-être trouver une de ses raisons, dans une phrase à la fin, sur ces Algériens convertis à la France, méprisés par le pays qu'ils ont choisis et défendus, et méprisés par les leurs de les avoir ainsi trahis.

Jeudi 15 juillet 2015