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Danse, spectacle
Face à la mer,
 pour que les larmes deviennent des éclats de rire
 
de Radhouane El Meddeb
 
Tunis - Paris
Création 2017

Conception dramaturgie, chorégraphie : Radhouane El Meddeb

Collaboration artistique : Moustapha Ziane

Scénographie : Annie Tolleter

Avec : Sondos Belhassem, Houcem Bouakroucha, Hichem Chebli, Youssef Chouibi, Feteh Khiari, Majd Mastoura, Malek Sebai, Malek Zouaidi,

et Mohamed Ali Chebil (chant), Jihed Khmiri (piano)

Musique : Jihed Khmiri

Lumière : Xavier Lazarini

Costumes : Kenza Ben Ghachem

Cloître des Carmes

à 22H
les j20, v21, s22
l24, ma25,
 juillet 2017

Durée :  1H

Réservation Festival d'Avignon : 04 90 14 14 14

 

 

  Production : La Compagnie de Soi
Coproduction Festival d'Avignon, Tandem Scène nationale Arras-Douai, Scène nationale d'Albi, La Villette (Paris), Cité musicale Arsenal de Metz, La Briqueterie Centre de développement chorégraphique du Val-de-Marne, Théâtre Jean Vilar de Vitry-sur-Seine
Avec le soutien de Institut français de Tunis, Groupe Caisse des Dépôts, Institut français - Théâtre Export, Conseil départemental du Val-de-Marne et pour la 71e édition du Festival d'Avignon : Adami, Fondation BNP Paribas
Accueil studio Ballet du Nord Centre chorégraphique national de Roubaix Nord Pas de Calais, Tandem Scène nationale Arras-Douai

"Formé à l'institut supérieur d'art dramatique de Tunis, Radhouane El Meddeb collabore avec Fadhel Jaîbi, Taoufik Jebali et Mohamed Driss, puis développe son univers de chorégraphe en France pour signer sa première création en 2005, Pour en finir avec MOI, un solo en forme d'introspection intime. Après de nombreuses collaborations théâtrales, en faisant le choix de passer du théâtre à la danse, il crée plusieurs solos tels Quelqu'un va danser... et Je danse et je vous en donne à bouffer. En 2010 il crée sa première pièce de groupe, Ce que nous sommes, avant de devenir artiste associé au Centquatre à Paris en 2011. Suivront un solo en collaboration avec le chorégraphe Thomas Lebrun et, en 2014, une deuxième pièce de groupe, Au temps où les arabes dansaient.... En 2015 et 2016 il crée successivement Heroes, prélude et Heroes, ainsi qu'une pièce hommage à son père. Face à des questions qui abordent le départ, l'absence, la solitude, le chorégraphe ressent le besoin viscéral d'interroger sa double culture et la rupture qui la constitue en créant Face à la mer, pour que les larmes deviennent des éclats de rire avec des artistes tunisiens. Radhouane El Meddeb est présent pour la première fois au Festival d'Avignon".

 

 

   

"Des hommes, des femmes tournés vers la mer. Ils regardent, s'adressent à cet espace à la fois réel et fictionnel, à cette culture du littoral qui du Liban ou de la Tunisie placent les êtres face à une immensité que l'on fête, accable ou rêve... La mer que l'on contemple, ce sont aussi ces rangées de spectateurs à qui l'on s'adresse mais que l'on ne voit plus. Face à la mer, pour que les larmes deviennent des éclats de rire est l'histoire d'un homme, d'un Tunisien mais aussi français qui raconte une identité multiple. C'est la décision de Radhouane El Meddeb d'aller créer en Tunisie, de rejoindre ceux qui ont participé à la révolution, mais ceux aussi qui regardent avec méfiance celui qui a abandonné le pays natal. Revenir, dire son tumulte émotionnel, danser sa colère face à un pays qui laisse les classes pauvres aller vers les extrémistes, c'est le chemin que le chorégraphe assume. En révélant une vision de la Tunisie moderne en prise avec une histoire ambiguë, la pièce dit le deuil personnel mais aussi universel. Dans l'espace presque vide du plateau, la présence du texte et de la musique racontent l'échappatoire qu'offre l'eau. Que ce soit après une journée de travail, avant de prendre une décision, cette immensité reste toujours le lieu que l'on contemple, auquel on s'adresse et auquel on livre soucis, incertitudes et rêves de politique et d'absolu".

 

 

 

 

Le début est superbe. Dans le Cloître des Carmes, à ciel ouvert, une scène noire tachée de blanc tel par le sable qui l'aurait en partie recouverte au bord de la mer, des hommes et des femmes. En habit aux couleurs sobres et raffinées, noir, or, ocre, blanc, habits de ville, ample chemise blanche de coton, complet bleu, robes, blanc et noir, barbus ou chevelus, la peau claire ou plus foncés, les pieds nus.

Les lumières s'éteignent sur le Cloître des Carmes, le spectacle commence. Des hommes et femmes vont et viennent sur le devant de la scène comme sur une grève, comme le font les oiseaux de mer qui la regarde, ou plutôt comme nous le faisons, pensant à mille choses ou sans pensées précises, les sens en éveil, du vent, des odeurs marines, du soleil qui réchauffe.
Ils s'arrêtent un moment puis repartent, regardant en se tenant souvent de coté, les yeux levés puis baissés, regardant leur pieds. Robes beiges, chemises blanches au vent, d'autres habits colorées de rouge et de vert, certains entament une danse, chacun à son tour. Une danse-transe, qui trouve pause dans les bras d'un frère humain,.avant de reprendre cette danse étrange. Prés d'un piano à queue sur scène, un chanteur d'opéra donne de sa voix, très belle, c'est lui alors qu'on écoute, comme toujours le chant allége, crée une respiration, une ouverture dans une histoire. Pas de mots, juste la présence de personnes qui dansent ou s'expriment avec un chant, les évocations sont pourtant compréhensibles, l'univers qui s'ouvre à nous, se comprends par nos acquis, ou nos sens.

juillet 2017