L'histoire romanesque, commence
par un tas de paille épique sous un puit de lumière, ramassé à la pelle
sans relâche par un homme. Issue de la vraie vie -documentaire-,
l'histoire est jouée par des comédiens qu'on identifient totalement
à leurs rôles, auxquels on s'attache, qu'on a l'impression de connaître.
Pas d'accent surjoué, ils sont vrais et actuels. Alliés à des évocations
de l'époqu des
années 70 qui ont vues leur jeunesse, le temps d'un retour à la nature
florissante, évoquées, par des habits intemporels à carreaux et jeans,
des chansons de l'époque ou plus récentes, dans un
ameublements simple avec du papier peint fleuri.
Des intérieurs qui peuvent exister encore, même si comme Sébastien, le
fils et gérant de l'exploitation, certains habitent maintenant en dehors
de leur ferme.
La mésentente d'une famille amène
à ce que le fils, tenté de moins se tuer à la tache que le père, en
vienne à ne plus vouloir retourner travailler à la ferme, prêt à engager
une nouvelle vie, incité par sa femme éloignée de ce monde agricole et
qui attends leur enfant. C'est sur conseil d'audit qu'est montré autant
la souffrance de cette femme lors de son accouchement, pour la famille
dont est tirée l'histoire sans doute, pour minimiser le fait, que,
suite à la tentative de suicide de son mari se voyant sans soutient,
sans solution équitable pour tous le monde, elle trouve adéquat de le
faire interner. La pièce ne portera pas sur les dérives de ces lieux
d'enfermements, de maltraitances qui peuvent conduire à la mort
dans ces endroits formatés pour être hors des réalités humaines et de la
justice. La pièce ne fera pas état des médicaments donnés de force aux
enfermés, se retrouvant alors pris de spasmes bloquant les muscles,
empêchant de fermer la langue, pouvant aller jusqu'à l'arrêt cardiaque,
sans que cela soit justifié même par un état agité. Ce séjour de repos,
ici, fait prendre conscience à l'agriculteur, que la meilleure solution est de
retourner à la ferme, qu'il n'a quitté que parce qu'il ne ne supportait
plus les remontrances de son père lui reprochant de ne pas être aussi
assidu que lui, 24h sur 24, 7 jours sur 7 au travail. Sa femme le quitte
alors, on pouvait s'en douter, ce qu'il surmonte, empoignant sa nouvelle vie, avec la recherche
des bonnes solutions pour s'en sortir, avec les autres fermiers des
environs, en inventant un autre mode de distribution, le plus
directement du producteur au consommateur.
La création
sonore est remarquable, très naturelle et travaillée. Les sons, de la
nature, de l'orage, les chansons, qui s'éloignent pour laisser place au
jeu théâtral, ponctuent, ou s'invitent comme un autre personnage sur
scène, dans le lointain ou très proche. La lumière se fait comme un
écrin d'espaces différents, successifs ou simultanés de l'histoire
quand deux actions se déroulent sur le plateau, figurant la vie de l'un
et de l'autre.
C'est une
pièce forte, qui abat carte sur table, le problème qu'on ne voulait peut
être pas voir, quand à l'avenir de nos campagnes, de nos fermes si on
veut les conserver à taille
humaine, où les animaux peuvent être respectés et par là nous même. La
pièce aussi, fait la démonstration d'un chemin de relations humaines
perturbé par les ennuis, quand ils apparaissent insolubles, quand on
s'englue sur un problème. Et comment, agir autrement, par le biai d'un
autre moyen, avec d'autres gens, permet de retrouver la sérénité de la vie normale
harmonieuse, dans l'amour de ce que l'on aime faire.
Merci aux comédiens
d'avoir si bien empoigné cette histoire complexe et dense, dans une pièce
qui ne manque pas d'humour, de répliques et de personnages drôles,
attachants.
Dimanche
16 juillet 2017
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