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Durée : 50mm |
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"Au delà de la forêt le monde" est un superbe spectacle pour raconter simplement et clairement la vie de deux jeunes enfants qui doivent s'exiler sans leurs parents, mais selon leurs décisions pour eux, pour qu'ils échappent à la guerre dans leur pays, et une mort probable assuré. La voix douce des deux comédiennes est rassurantes pour les enfants à qui le spectacle est dédié, comme leurs parents le ferait, elles racontent les volontés de ces parents là, Afghans Patchoums. Farid et son frère ont vécus leur petite enfance, comme les autres Afghans, dans une relation où les parents décident et les enfants obéissent, où pleurer est un signe de faiblesse, et où tous ont l'habitude de la dureté. Lorsqu'en Afghanistan les extrémistes se sont infiltrés en commanditant certains autochtones, que les bombes ont commencés à tout ravager, lancées par les Américains pour venger Ben Laden, il a fallu partir. Il a fallu réunir l'argent pour les passeurs, qui réclament souvent de l'argent en plus de ce qui est prévus. Ce qui a été le cas pour ces enfants. Seuls ils n'ont pu le faire. Ils ont été séparés, ils ont du l'accepter malgré que leur parents, leurs aient fait promettre de ne jamais se séparer jusqu'à leur arrivée en Angleterre, où ils seraient enfin en sécurité (rejoignant peut être, une lointaine famille). Il est raconté les modes de transport pour de Calais se faufiler de quelques manière que ce soit, dans un transport en commun, caché car renvoyé sinon. Dans le toit d'une voiture, dans une valise, une comédienne expérimente cela sur scène, se contorsionnant pour tenir dedans, tandis que sa camarade finit par refermer la valise. La suffocation. La peur des contrôles au test de respiration dans les véhicules, des chiens contrôleurs. Des passeurs pas réglos, des gens corrompus. Ou à cheval entre deux wagons de trains qui roulent, à sa barre de liaison. Le moment de la séparation des deux frères, enfants, qui avaient jurés à leur mère de ne pas se séparer, tandis qu'ils ne peuvent être recueillis par une famille chacun, quand le passeur fait faux bond, pas assez payé, quand au supplément qu'il demande. C'est quête pour l a simple survie, sans autre choix, que de mourir dans son pays en guerre, est poignante. Ce sont des enfants qui racontent (joués par les deux comédiennes), sous formes de récit tirées de documentaires, aussi on y croit, et les passages et images provoqués par ce récit, sont parfaits pour faire comprendre de l'intérieur, ces embuches que des enfants doivent surmonter, quand ils sont livrés à eux mêmes par le destin de la guerre (comme pourrait l'être celui de la misère). Un spectacle à la fois beau, simple et raffiné, nécessaire, précis et juste, sur le sujet de l'immigration et du droit d'asile souvent bafoué par mensonges des autorités déclarant des enfants plus âgés, tandis que mineurs ils ne peuvent être renvoyés dans le pays d'où ils ont fuis. Félicitations aux auteurs, comédiens, metteurs en scènes, accessoiristes, pour cette fabuleuse histoire, immanquable et citoyenne, pour ne pas devenir insensible et raciste par égoïsme et ignorance. Le décor de la chapelle désaffectée des Pénitents Blanc assez grandiose et délabrée, va bien à l'histoire qui impose le respect de telles trajectoires, de vies, et de contrées traversées par ces enfants venus de pays souvent en ruines par les guerres qui s'y produisent.. jeudi 12 juillet 2018
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(les textes en cours de rédaction sont susceptibles de légères modifications)