- "L'herbe de l'oublie" est une pièce nécessaire qui dénonce avec l'appui d'enquêtes, un juste
ton théâtral et le filtre de marionnettes dans un climat de poésie
teintée d'un certain humour, une situation dramatique occultée et
invisible, si ce n'est par ses effets à termes. Les témoignages joués par les
comédiens, appuyés d'images vidéos sur les lieux, rendent
indéniables ce que l'on dénonce. On peut voir une ode à la nature
dans ces villes et villages verdoyants du centre de l'Europe où on
va en forêt cueillir des champignons, avec des gens vivant comme
nous, dans une opulence moindre, tandis que de plus âgés vivent
comme nos arrières grand parents, sans faire appel à la modernité.
La pièce, a propos du sujet nucléaire, parle de différences et de
similitudes, de gens ailleurs, aux problèmes différents, mettant à
jour un régime politique où la contestation n'est pas possible, pas
même envisageable. Les gens sont habitués à la nécessité de se
taire. Sans quoi ils voient leur contrat de travail résilié, de
multiples enquiquinement de papiers à fournir, d'impôts à payer, de
contraventions de toutes sortes. Jusqu'aux disparitions
inexpliquées, meurtres non élucidés. Tout le monde vie avec cela
ancré. On s'en accommode. Il y a possibilité d'arranger certaines
interdictions, par des cadeaux, de l'argent, données à ceux qui
exercent le contrôle de telle ou telle chose. Ceux-ci vivent surtout
de tels arrangements, les salaires d'état étant très bas, bien que
suffisant selon le niveau de vie, avec des choses courantes bien
moins chères. On y vit selon le rythme des saisons, sans stress de
cadence. Avec une hiérarchie bien présente, mais dans une simplicité
de tous pourtant.
-
- Tchernobyl en Bielorussie, était une petite ville bordée d'une
foret magnifique. Ou la population sous le régime communiste
se voyait attribuer une petite maison, avec un jardin pour cultiver
son potager, en plus d'un petit salaire pour un travail d'état. La
population avait l'habitude aussi de cueillir dans la foret tout ce
dont ils avaient besoin, de pécher dans les claires rivières.
-
- A été laissé en marche une centrale nucléaire ancienne
qui aurait du être vérifiée, réparée, probablement détruite et
reconstruite (ndlr, suivant information de l'époque). Même dans ce cas, l'accident peut arriver un jour ou
l'autre, et les effets sont terrible, et irréversible. Le réacteur de la centrale
nucléaire
(atomique selon le terme d'autrefois, abandonné pour faire
moins peur) a explosé le 26 avril 1986, laissant s'échapper des gaz
inodores et cancérigènes, qui ne s'éliminent pas et restent nocifs
100 000 mille ans. En particulier avec l'iode et le césium
137 dégagés. Ses effets outre de causer la mort immédiate à
haute dose, sont à moyens termes, la malformation des fœtus, créant des
monstres. Les adultes voient se développer diverses maladies,
osseuses, pulmonaires, cardiaques, cardiovasculaires, problèmes digestifs, cancer de l'œsophage et du poumon
etc. Ces
maladies n'étant pas
officiellement imputées à la radioactivité, selon des
médecins, alors que
cela en est la cause, selon des professeurs et chercheurs mandatés
indépendamment du gouvernement Biélorusses, dont les
propres chercheurs minimisent les effets. Ainsi il avait été omis de citer les 6000
employés "liquidateurs", décédés tout de suite après avoir
éteint le réacteur encore en feu, et peu de temps après, pour ceux
chargés d'enlever les débris de la centrale explosée, tandis que
ceux arrivés plus tard, ont rapidement été malades, et
qu'aujourd'hui sauf erreur il n'en reste aucun...
-
- Certains habitants sont restes sur place, dans une zone aux doses
hautement radioactives dangereuses pour le corps humain.
Le gouvernement (ndlr, selon suggestion du renseignement) n'a pas déclaré
impropre à l'habitation de tels lieux en minimisant le taux d'ondes
radioactives encore présentes (taux baissant légèrement avec le
temps). Sur ordre (ndlr : selon suggestion du renseignement "pour
faire semblant de faire quelque chose pour les habitants"), après la
catastrophe tous les animaux de compagnie ont été abattus dont les
chiens qui après avoir longtemps gardés les maisons de leurs maîtres
enfuis de celles-ci, étaient venus les chercher sur la place
principale, entendant leur voix, ces gens réunis par la municipalité.
De mêmes
pour les chevaux. Les animaux confiants ne comprenant pas
pourquoi ils étaient tués massivement par des hommes qu'ils
connaissaient. Un soldat à qui on a confié ce rôle, devenu fou,
témoigne depuis un hôpital psychiatrique du traumatisme causé.
- Des habitants encore présents, de façon incroyable, boivent l'eau hautement polluée, mangent les
légumes irradiés poussés dans leur jardin, ou ramassés dans les
forets luxuriantes, d'endroits où des
villages ont été recouverts de terre il y a trente ans juste après la
catastrophe. Tandis que la nature à repris ses droits, plantes et
arbres poussant, envahissant l'espace, faisant disparaitre toutes
traces de ces villes fantômes en dessous, toujours hautement radioactives, rendant
malades en premier les enfants, causant notamment des
anémies,
révélant ensuite des cancers, et produisant divers
handicaps s'attaquant aux muscles des articulations notamment.
- Le minimum serait de dire à la population de ne boire ni ne manger
les produits issus de cet environnement. Il faudrait pour cela
fournir ces villes et villages en eau, et nourriture dont, lait,
légumes, et viandes, par l'aide humanitaire.
- Les habitants sont laissés dans la méconnaissance. Ainsi, une
dame âgée, marionnette ou vrai comédienne dans la pièce, figure un
témoignage en disant en guise de conseil
répondant à une interview : "de bien laver à
l'eau savonneuse avant de le rincer", tel légume ou viande," pour le
rendre comestible sans danger pour la santé", alors que cela reste dérisoire pour
éliminer la radioactivité contenue dans les aliments.
-
- Pour faire bouger les pouvoirs public, que cette catastrophe soit reconnue cause mondiale urgente, il faut faire
connaitre la situation. Afin que l'aide humanitaire puisse se
mettre en place, pour prévenir de ne pas consommer ces aliments,
apporter ceux ci, prévenir du danger à se réinstaller dans de
telles zones. Et se mobiliser pour diffuser les dangers et
les effets du nucléaire. La pièce pour autant ne veut pas se
montrer si directement contre le nucléaire, tant cela serait mal
vue de ceux à qui il profite, mais au moins pose les questions sur
ces sujets, afin de pouvoir en parler avec arguments à l'appui, de
vrais chiffres et faits.
-
- Il a fallu mandater des chercheurs, pour tenter de trouver
comment éliminer du corps le césium 137. Les médecins sur place,
ne savent que soigner les effets d'une maladie qui se déclare, et
encore, impuissant face à ce qu'il ne connaissent pas, ne trouvent
souvent pas, parce qu'ils n'ont pas eu encore à faire avec ce genre
de fléau. Ils préfèrent, sur ordre de l'état, nier le problème. Les
gens ne sont donc pas soignés pour l'éradication ce qu'ils ont en eux, qui
déclenche des cancers. Pourtant une certaine alimentation permet de
réduire le taux de radioactivité dans le corps, et donc de se
donner plus de chance de survie. C'est
ce qui est expérimenté, dans une association (en Belgique ?) qui recueille des
enfants contaminés, victimes de Tchernobyl.
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- La comédienne qui ouvre l'histoire et la conduit est formidable
de sérieux et de douceur pour s'adresser au public enfants et
adultes. D'une voix calme avec une parfaite diction, sans affect exagéré,
elle raconte, plante le décor de la situation, du pays. Des gens qui
y vivent, chaleureux, accueillant l'invité avec des repas que l'on voient en vidéo où toute la table est
remplie de différents plats dont des légumes très présents suivant
la coutume. Elle retransmet leur
accueil et comment ils ont pu interviewer les habitants. La scène ressemble à une volière sans barreau,
en fait le cadre d'une maison en bois sans ses portes et
fenêtres. Des marionnettes
géantes avancent depuis le fond de la scène, sur les cotés, des
coulisses vient l'information. Derrière la comédienne qui présente
l'histoire, et des
habitants comme ce couple qui se présente, raconte ce qu'ils ont vécus
et vivent depuis la catastrophe. Les marionnettes
géantes à grosses têtes un peu déformées, dodelinantes, avancent au
ralenti en
costumes, avec 'un regard questionnant, souriants, effrayé, impuissants, puis ils
reculent et s'enfoncent dans le noir. Jamais ils ne parlent. Fantômes de ceux qui ont disparus, voulant nous
faire connaitre ce qui leur est arrivés,
irradiés à leur insu, marionnettes de ce (ceux) qui les a (ont) fait
devenir malades et difformes. Ils incarnent, les
effets de ce danger que l'on
ne visualise pas, les déformations et mutations que la radioactivité
impalpable crée, et qui fera devenir ainsi les habitants de demain,
si on n'essaie pas de limiter les effets de cette irradiation
présente partout et dans tout, depuis la terrible catastrophe de la
centrale nucléaire.
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- lundi 16 juillet 2018
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