|
Auteur, mise en scène, manipulation, jeu : Max Legoubé Interprète(s) : Max Legoubé, Tom A. ReboulMusique : Tom A. Reboul Illustrations : Adélie Dallemagne |
|
Durée : 40mm
|
Critique :
Bravo pour cette pièce extrêmement poétique, belle et agréable à voir et à entendre, comme on en fait plus ou rarement. Faite de figurines manipulées, de sons avec des objets, de musique superbes composées ou fabriquées manuellement, insufflant une atmosphère calme positive et forte avec des notes nostalgiques, évoquant le rythme immuable du temps, les recommencements et transformation, basée sur la nature et les dangers que lui inflige le monde moderne industrialisé. Le spectacle ressemble à la mise en images et en sons d'un livre aux description multiples et minutieuses des merveilles de la nature, qui voit naître les oiseaux, les couleurs des saisons et du ciel. On y parcours de jolis endroits par beaux temps, où la nature prédomine, on y entends les chants d'oiseaux, les bruits de toutes choses sur le sol quand il n'y a pas trop de bruits alentour, et en contraste, les bruits de la ville. Un petit personnage à vélo est le fil de l'histoire, son début. On le voit naître (tandis que les cigognes apportent un balluchon, revenant au printemps) et grandir, au gré des saisons, parcourant monts et prés, comme le monde. Les monts et prés voient la venue d'un homme en cravate et grosse voiture, c'est un promoteur... Le chemin devient goudronné, les abords aplanis, fini les collines, des fondations se creusent, pour une maison, puis deux, puis trois, puis bien d'autres, qui vont former un village, avec des balcons, qui fleurissent peu à peu, car chacun veut retrouver un peu de nature chez lui. D'autant quand il n'y en a plus guère autour, quand les mètres carrés construits augmentent sur une terre où il y avait des champs.. Le paysage se transforme; seul l'arbre ou avaient grandi des bébés oiseaux est encore là (sans bébés). D'autres petits arbres sont plantés, les balcons fleuris débordent de fleurs. On revoit un petit homme à vélo, le fils de celui d'autrefois qui gravissaient les collines et traversait les champs, il s'agit maintenant de slalomer dans les rues du village qui devient une ville. Les conteurs de cette si poétique et jolie histoire, installent les éléments de décors dessinées et peints sur des cartons qu'ils posent sur le décor, où qu'ils déplacent au gré des scènes; pour les bruits, les sons, ils les fabriquent avec leurs voix, des instruments légers qui produisent des sons comme le sifflement d'un oiseau qui chante, heureux sous le soleil, le crissement d'un vélo sur une route caillouteuse, où le grondement des voitures au loin ou tout prés, les klaxons, les bruits de l'aube lorsque la nature se réveille. La petite musique ritournelle qui accompagne ce récit est captivante, enivrante, elle insuffle de la force sur l'idée d'un immuable, celui sans doute de la nature, du soleil et du vent, qui tourne, éclaire, rafraîchit selon les saisons, puis revient (si on ne détraque pas la nature cette belle machine si fiable, à l'heure comme une horloge). Du temps qui passe, des transformations qui s'opèrent aussi, le tout bien calmement, sans peur, sans heurts, sans désaccords, car toujours ici la nature saura d'un clin d'oeil retrouver sa place, une place au moins, pour le bien vivre de chacun. C'est un très beau travail, fabriqué par des artistes qui savent retranscrire l'histoire de notre époque (du changement du rural à l'urbain des cent dernières années) avec une sensibilité esthétique et musicale si jolie, que cela en est étonnant. Un très joli spectacle pour les petits, et les grands (les écolos, les ex-hyppies, les professeurs, et tous les autres). juillet 2021 |
|
Genèse :
|
Soutiens :
|
La Compagnie, les auteurs /
|