Festival 2021
 
Lullinight
de Florence Bernad
Groupe Noces -Florence Bernad

 

Chorégraphie / Mise en scène : : FLORENCE BERNAD

Texte : AURÉLIE NAMUR

Danseuse acrobate : CHARLINE NOLIN

Arrangement musical:/ compositeur musical : NANTHO VALENTINE

Assistante : GYPSY DAVID

Administration de production : SONIA MARREC

 Diffusion : CAROLE ESCOLAR

Ecole Montolivet, Centre ville
(sur la gauche juste après l'église -Collégiale)
Billetterie Plaine de l'Abbaye
 
17H30
Durée : 40mm
du 9 au 21  juillet 2021
relâche le 15
Réservations / Informations
 sur le site du Festival  ou 
04 32 75 15 95

 

 

 

Dans une cour, en face des fenêtres d'une école en béton et de hauts murs, une enfant jeune ado (le personnage de l'histoire) vive et mobile fait racler les semelles de ces basquets sur le sol, comme un cheval qui piaffe, pour éprouver en le son qu'ils provoquent. Comme un renâclement, ces mouvements préfigurent un déplacement perpétuel qui devient une danse, la danse de l'attente, que quelque chose se passe, comme le piaffement de l'enfance en attente toujours d'autres choses, de grandir, d'happer, s'approprier, se construire, des moments de vies intenses de cet age, des possibles expérimentées. Une voie off de jeune femme parle d'une Lulli invincible, et dit "c'est moi Lulli".

Lulli vit dans une cité de béton le long d'un périphérique, c'est un univers immense qui est évoqué. Sorte de princesse invincible elle est à l'égal des garçons, des durs qui vivent dans sa cité, c'est ce qui est dit d'elle, ce qu'elle revendique et que la danseuse acrobate matérialise par sa posture et ses pas, ses danses, roulades, pieds en l'air, culbutes, marches têtues, jeune ado en rouge, jean et basquets, frange blonde et châtain cheveux relevé à l'élastique, bulldozer tout en finesse et légèreté.

Entre l'autisme et la normalité, elle discute avec des figurines en plastique qu'elle nous présente tout d'abord, ses camarades d'école et connaissances de son quartier. ces filles et garçons qui ont des noms ou des surnoms, dont elle connaît les habitudes comme untel qui va dans les magasins pour s'occuper. De la musique classique magnifie l'univers décrit et lui donne une aura, un respect qui le transcende, le transforme en un univers grandiose et en harmonie avec le monde. Le morceau qui revient en leitmotiv accompagne Lulli, donne à ses mouvements une autre densité, avec un coté inéluctable intemporel et positif a ce qu'elle vit à travers les mouvements de son corps.

Entre voie off et ce qu'elle dit elle même, elle raconte son terrain vague de l'autre coté du périf qu'elle traverse, un terrain vague fait d'orties, de bouteilles plastique, lieux hors du monde ou elle est hors d'atteinte, et où miracle, elle attends "qu'il" revienne, depuis un autre coté du périph. Lui, l'autre. on attends de savoir qui c'est. C'est un poisson volant. Ou plutôt un poisson ballon, qui s'élève dans le ciel, son amoureux, son ami, son confident, son égal.  Petite fille jalouse, elle ne supporte pas quand il s'envole pour aller rejoindre d'autres enfants. Elle se met alors à détester ses camarades qu'elle ne fréquentais déjà pas beaucoup, devient aigrie et violente. Puis la réflexion et le temps oeuvrant, elle reprends d'autres relations avec ses camarades, connaissances et voisins, plus en paix avec elle même et ceux ci, comprends le pourquoi de ce qu'elle pouvait leur reprocher, ce qui l'amène à les considérer différemment.

Roues, danse au sol, pirouettes, danse plus classique, acrobaties, sauts, roulades, presque caoutchouc, Lulli bouge tout le temps quand elle n'est pas immobile mutique ou jouant avec ses poupées figurines de plastiques qu'elle assemble par affinités et déplace au gré des histoires de leurs vies qu'elle raconte. Le poisson ballon avec qui elle joue, avant qu'il ne s'envole, transparent aux reflets argentés, font de beaux moments, dans ce paysages de fenêtres en béton avec des arbres au loin.

C'est une sorte de performance sur bitume pour parler de rêves là où ils manquent, de solitude et d'enfance secrète, de rêverie salutaire poétique salvatrice, de l'univers des humains, des animaux et des êtres inanimés, mêlés. Un instant de poésie urbaine sur l'enfance différente et en rébellion, aidé par un être réel ou imaginé compagnon de  rêves et d'espoirs.

Bravo à Charline Nolin qui est le tout  de  l'histoire dans ce seul en scène dansé, elle incarne parfaitement cette jeune fille particulière, pour un conte qui parle autant aux adultes.
 

dimanche 17 juillet 2021

 

 

Quelque chose m'intrigue, j'ai déjà vu ou entendu parler de terrain vague de periph de l'autre coté, et de poisson volant-ballon traversant les deux territoires, dans un coin de jungle urbaine désertifiée. Est- ce dans un autre spectacle d'une autre mise en scène, est ce que cette histoire est une œuvre d'auteur déjà interprétée ? Est elle tirée d'un livre pour enfant racontant cette histoire ? Ou bien d'un court- métrage ?

 

 

 

         Coréalisation : Villeneuve en scène, résidence Albarède Ganges, Vista, Montpellier

         Soutiens Cie : Drac, Région Occitanie, Département Hérault, Ville de Montpellier