spectacles 2005

THEATRE EN MOTS.COM/ Festival d'Avignon OFF 2005  

 

Théatre : création saison

LA REPUDIEE---
d'aprés le roman d'Eliette Abécassis--
Compagnie Jamaux-Jacquot-
Alsace-----

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Un homme doit étudier. Une femme doit utiliser son intelligence pour aider son mari, lui faire ses repas, son ménage, et surtout élever ses enfants. Les enfants, but unique des rapports sexuels qui se font uniquement de face, et ne doivent pas avoir lieu pour le plaisir, sans quoi une femme n'en est pas une, méprisée par tous. Ces rapports sexuels doivent avoir lieu étant le plus habillé possible.
Une femme n'a pas le droit d'être auscultée par un médecin qui la déshabillerait, même si nécessaire pour sa vie. Une femme n'est qu'une partie d'un homme, selon la légende qui fait acte de foi et de Loi : Dieu où je ne sais qui, né homme et femme à la fois, aurait ensuite décidé de se séparer de sa partie femme. "La" femme, un être considéré comme frivole, n'a pas droit de décider ni de juger quoi que ce soit, mineure à vie. Elle doit en outre, cacher ses cheveux et sa peau, atout qui pourrait lui conférer une certaine puissance par rapport à l'homme.
Après l'enfance et le respect de ses parents, l'homme doit prendre femme. L'union est la complétude de l'un par l'autre, dans le but de perpétuer l'espèce et la religion. Cette union est décidé par un marieur. Si au bout de 10 ans, il n'y a pas d'enfant dans le couple, l'homme peut répudier la femme et en mettre une autre à sa place, ce qui est dans ce genre de tradition, conseillé vivement par la famille.
 
Ici il s'agit de deux soeurs. Rachel à été mariée à 16 ans. Au premier regard elle a aimé celui qu'on lui donnait comme mari et qu'elle apercevait à peine sous ses voiles. Elle a aimé son mauvais caractère, le regarder manger, aimé le servir, savoir ce qu'il aime, ses silences, ses mains, elle a aimé qu'il soit doux lors de leur nuit de noce.  Il est tout pour elle (elle n'a d'ailleurs que ça à faire). Répudié finalement, comme stérile, elle va voir le genre de médecin interdit, et apprends qu'elle n'est pas en cause dans leur absence d'enfant. Elle ne le dira pourtant pas à son mari pour ne pas l'humilier (!). Elle mourra de chagrin de ne plus le voir, toucher son corps et savoir que dans cette injustice, une autre vit dans sa maison au coté de celui qu'elle aime.
Sa soeur plus jeune, Naomi, est marié à un homme qu'elle n'aime pas et qui menace de la tuer si elle rentre après une certaine heure autorisée. Il la questionne, l'insulte. Elle choisit malgré le danger, de partir vers celui qu'elle aime et qui n'étant plus de sa communauté n'est pas accepté par sa famille.
 
Il s'agit là de la traditionnelle façon de penser de ces peuples archaïques, qui obéissent à une religion devenant une loi, faite de devoirs et d'interdictions régissant leur vie, où les femmes sont considérées comme des êtres inférieurs afin qu'elles servent les hommes.
Ce jour là, Eliette Abécassis, jeune fille qui parait 26 ans (elle en a 35), est dans la salle, elle peut apprécier l'interprétation de son oeuvre littéraire (adaptée au cinéma : "Kadosh"), par le jeu et les paroles de ces deux comédiennes très investies dans leur rôle. 
Au point où on peut se demander si cette histoire à une résonance personnelle pour elles, notamment pour la comédienne qui joue Naomie (à cheveux longs) à la fin.
 
Percutant et limpide, un propos parfaitement brossé, qualitatif et d'enseignement culturel.
 
 
Vu Dimanche 24 juillet 2005