lEs spectacles DU FESTIVAL D'AVIGNON 2006
A  

 

 A quelques pas d'elle

de et par Michèle Nguyen

 

Compagnie Michèle Nguyen----
Belgique/France------
 
 
Mise en scène : Alberto Garcia Sanchez---
Prise de son : Didier Mélon, M. Nguyen. Conception sonore : Marc Doutrepont.

Création lumière : Nathalie Borlée. Costumes : Orphée.
 

 

11H. Théâtre des Doms :1 bis rue des escaliers Sainte Anne. 04 90 14 07 99
Durée : 1H05. Du 7 au 27 juillet 2006
 

 

 

 
Entourés de sons dans une ville, brouhaha de voix, klaxons, chants d’oiseaux, sans distinguer l’origine du pays, nous ne sommes plus en France. Nous sommes à Hanoï au Vietnam. Transportée comme la petite fille sur les épaules de son père, le long d’une rue où défilent des tableaux nouveaux pour nos yeux, des odeurs pour nos narines, des sons pour notre ouïe : vendeuses des rues, boutique de thé, marché, cage à oiseaux, fleurs inconnues. A la suite de M. Nguyen, nous accompagnons sa recherche d’un son. Un son oublié, affleurant dans sa mémoire, celui probablement de son enfance lorsqu’elle vivait ici.
 
Nous allons donc à la recherche des choses si précieuses qui remontent dans nos souvenirs, qui sont notre fondement et que l’exilé à la recherche de ses racines reconnaît. Mêlés de contes, de mouvements de mains, d’images, de mots précis, littéraire, chantant ou rimant presque, intemporels, le spectacle donne l’impression d’un petit bijou, aérien, dans cet univers d’une autre culture dans lequel nous voyageons.
Dans la philosophie de ce pays la vie terrienne n’est qu’un passage. On ne quitte pas vraiment ceux qu’on perd puisqu’on se retrouvera si la vie éternelle nous est bien accordée. Nous faisons ici un passage dans l’expérience de l’auteur qui renvoie à des sentiments universels, dans un paysage différent, léger, drôle et profond. Avec un talent de mime pour évoquer les êtres et les sentiments, humour et émotion, quand une berceuse française chantée pour des bébés Vietnamiens adoptés, n’est pas d’une sonorité qu’ils reconnaissent.
"Nguyen" se prononce en deux syllabes, «N-Yuen» est la bonne prononciation, l'auteur et comédienne bruxelloise à l’accent bruxellois (ou même flamand par moment pour son récit), qui a grandit loin de son pays, l’a appris plus tard, bien après l'avoir si souvent épelé en trois syllabes.
A Hanoi les marchands des rues qui pratiquent plusieurs métiers en une journée, parlent Anglais et ne connaisse pas toujours leur langue d’origine.
L’évocation du vol d’un oiseau est très présent dans ce voyage, libre, un oiseau est sans langue d’un pays. Je me demande si un oiseau qui volerait du Vietnam jusqu’en France, pourrait parler avec les autres oiseaux ?  C’est peut-être ce dont veut nous parler la petite fille devenue grande quand elle prononce des mots Anglais et essaie par geste de se faire comprendre.
 
Un spectacle tout à fait original, dépaysant, personnel, comme sait en avoir le théâtre belge.
 

mercredi 26 juillet 2006

 

 

 

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