afestival2012

Théâtre En Mots critiques de théâtre et des arts de la scène

 
Danse,Création 2012
Very Wetr !
   
Scénographie : Gilles Seclin
 
Chorégraphie : Régine Chopinot et Umuissi Hnamano

Avec : Le wetr (11 interprètes), Régine Chopinot

Textes : Walles Kotra, Régine Chopinot

Costumes : Jean-Paul Gaultier
Lumière : Maryse Gautier
Son : Nicolas Barillot

 
Cloître des Célestins
à 20h, du 9 au 13, 15, 16  juillet 2012

Durée : 1H10

Festival d'Avignon In

   

 

 


Il faut voir Very Wetr au 3ème degré. C'est un spectacle qui permet ou impose différentes pistes de sujets. Il semble qu'il s'agisse d'un travail sur la limite. La limite, de la jeunesse, pour Régine Chopinot, des cheveux courts ou bien longs de la dame qui n'en a gardé qu'une mèche longue, d'une jambe de pantalon en cuir rouge à bandes blanches coupé au genou et l'autre en toile blanche raccourcie. Avec une musique aux accents hippie. Ce pourrait être le paradis perdu de la dame, de notre société individualiste. Un phrasé monocorde, aux mots qui riment tel un texte de rap. Un homme Kanake (de Nouvelle Calédonie) qui parle des cochons à ramener du champ, avec un accent des cités sur lequel viennent des mots injurieux et violents, pour la dame, pour les cochons, ce qui est choquant, car on ne sait plus alors de quel coté penche la créatrice de ce spectacle. Faut-il, au mieux y voir, que l'homme (en général) des cités, pourrait choisir de retourner vers les origines de ses ancêtres, pour  travailler les champs, et s'occuper de ses proches ?
 
Prévenu de danses Kanaques dans le spectacle, je m'étonne à peine de ne pas voir danser (au départ) Régine Chopinot, qui ensuite tournoie par moments, avec grâce, tel un automate d'abord désabusé puis redevenu passionné au souvenir de sa jeunesse. Et si le début a bien la couleur annoncée par la rumeur (tendance tourisme aux danses traditionnelles), au fil de la représentation, je trouve un sens positif à cette histoire, tout en m'interrogeant sur le travail et les possibilités qui sont offertes à une personne renommée. C'est un spectacle très "Festival d'Avignon" In, (qui se veut) inattendu, dans le dénuement de la forme, et une reprise de codes stéréotypés.
 
Le soir commence sur la fin du spectacle (21h), un projecteur de lumière blanche imite le soleil et crée des ombres derrière les danseurs, sur le tapis orangé qui délimite la scène. Dans cette lumière, les costumes de paille ocre, paraissent se fondre dans les pierres du Cloître. La couleur brune de la peau de ces hommes et ces femmes, s'apparentent à celles des mousses sur ces pierres. Cette harmonie est en similitude avec la conception de ce qu'est l'existence humaine pour les habitants de Nouvelle-calédonie, comme nous l'expliquent les danseurs qui sont aussi nos hôtes. Une conception de la vie évoquée dés le début par la dame blonde-blanche, à la coiffe rebelle majestueuse, qui lit d'une voix monocorde des propos recueillis auprès des habitants de ce pays, sur une tablette tactile dont le support parait en étain.
 
On pourrait y voir simplement, un beau moment de fraternité, entre le monde ancien illustré par un coté carte postale, allié à notre modernité, par la simple présence étrange faussement négligée de la grande dame  aux couleurs occidentales Américaine.

dimanche 15 juillet 2012