Nous sommes le 14
juillet et Laurent Rousseau est là ! Le trio est au complet. Le ton
est vite donné. Tout sourire, Olivier Thomas à la tête frisé et au
survêtement rouge, nous accueille mains jointes et bras ouverts tel
un politique. Il emploie des mots usuels qui mis à bout à bout font
des phrases absurdes entraînant rapidement
le rire, revenu de notre surprise. Les phrases de ce nouveau langage
se décryptent avec une poésie qui permet d'en dégager un sens nouveau.
Le décor est lui aussi charmant. Nous sommes plus bas et eux un peu
plus haut sur une scène, avec un tapis de gazon vert, un guéridon à nappe à
carreaux rouge et blanc et un petit arrosoir fleuri. Les trois compères ne
dépareillent pas au décor champêtre. La
lumière est douce, orangé, c'est chaleureux. Un bon moment musical et
humain nous attends. La musique est ethnique, colorée, métissée, aux accents de
mélopée, de hip hop, de jazz, de chansons françaises, de chorales. On en fait
des choses lorsqu'on s'appelle Tomassenko de Belgique, avec une mini-guitare
électrique, un oud, une clarinette, une scie, des voix, qui font un cœur. On
passe des steppes lointaines à la ville urbaine, tel le vent qui souffle par-delà
les montagnes et ne s'embarrasse pas de frontière. C'est la musique qui
l'évoque, toujours en harmonie. Chez les Tomassenko, à la fin du spectacle,
lorsqu'ils se mettent à table et ouvrent une gazinière portative, c'est parce
qu'il y a dedans un xylophone, dont ils nous font déguster un morceau, tout
en finesse et en musicalité enchantante.
Dimanche 14 juillet 2013
|