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Dans un coin de l'écran blanc, le fond de la scène,
un crayon esquisse un général à moustache, puis des maisons à toits carrés. Les
contours se dessinent et s'étoffent peu à peu, précise le sens, le
contexte du récit. L'histoire se précise, à mesure que le crayon noircit la
page blanche. L'image est belle, le dessin aussi. Un lavis aquarellée, et des
taches colorées à la palette graphique d'ordinateur, parfond les croquis.
A la manière d'un témoignage pour la radio, après un brouhaha de
sons, deux femmes assises devant l'écran, incarnent les voix qui
documentent. Elles ne se parlent pas. Mais l'une et l'autre se
racontent. Toutes deux parlent de l'Algérie de leur enfance. L'une,
la bonne humeur incarnée, nous fait revivre ses images d'enfant, qui
garde en souvenir le mépris
des colons envers eux, les Algériens de souche, autochtones, indigènes
dans leur pays, et les assassinats des siens. Avec les yeux d'un enfant
qui n'a pas prise sur l'injustice et ses origines, elle raconte
tout avec un grand sourire, c'est du passé, vécu comme normal, car
c'était le présent presque habituel de son enfance. L'autre femme sur scène,
joue un policier, un colon, qui lui aussi à vécu en Algérie tout jeune, avec les œillères
de sa condition, ânonnant les clichés avancés par les conquérants du
territoire. Ils ont l'air tous deux dépassés par une façon de vivre les événements, dirigé
selon leur condition. Le policier
tente de défendre son parti, il récite, mais en ayant
assimilé la raison de coloniser donné par son camp. L'algérienne et
sa famille ont tentés de lutter, ils ont subis les atrocités faites par
l'envahisseur, même après l'indépendance de l'Algérie déclarée en 1962. L'expression du général De Gaulle : "je vous ai compris",
était démago. Mais mieux vaut tard que jamais. On n’en apprendra pas beaucoup
plus. La pièce fait revivre de façon graphique, vivante, presque
joyeuse, à l'aide des personnages, ce pan de l'histoire.
vendredi 12 juillet 2013
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