Mise en scène : Carlo Boso
Chants : Benoît Combes Diffusion : Vanina Montiel |
Cour du Barouf |
Valentin et Protée sont amis. Valentin part se lancer dans la carrière des honneurs à la cour du Duc de Milan. Protée, restant à Vérone, échange des gages d’amour avec Julia. C’est alors qu’on l’envoie rejoindre Valentin transformé par... l’amour, que lui inspire Silvia, fille du Duc. L’inconstante jeunesse de Protée s’émeut à la vue de Silvia dont il tombe amoureux à son tour... |
La cour du Barouf est un lieu agréable, en plein
air, en plein cœur d'Avignon. Le spectacle une cour attenante à celle de
l'entrée, semblable, avec un platane et des
gradins, au Cloître des Célestins, un escalier en colimaçon qui descend
d'une terrasse donne matière à de sympathique jeu de scènes. Il s'y
déroulent des spectacles de type Comédie dell Arte. La scène est en bois,
avec un grand rideau de toile beige. S'engage un théâtre de la commedia dell'Arte dépoussiérée.
Le verbe est clair, interprété avec fougue, on comprend tout de ce que disent les protagonistes de
l'histoire. Ainsi on entends très bien ce que
marmonne une servante descendue du balcon d'où elle épiait ses maîtres,
nous apprenant son programme personnel très chargé. Les personnages
sont chacun maquillés différemment, légèrement à outrance comme de mise
pour ce type de théâtre. Il ressort des caractères de cette œuvre de
Shakespeare qui figure comme étant un de ses premiers textes, que chacun à son
tour, sait mentir, dissimuler, trahir. Toute l'humanité semble y être faite du même
bois. L'amour fait tourner ce petit monde, ce qui en fait presque une pièce de boulevard,
un vaudeville. On y retrouve les figures classiques qui
font toujours rire, le père imposant, terrorisant son fils malingre, l'archétype
du fou du roi -ici une femme habillée en homme-, malmenée ou qui malmène
à son heure et fait le lien entre la cour et l'extérieur, le peuple. Des
beaux chants à plusieurs voix, chants grégorien et d'opéra,
apportent une note jolie note à cette épopée, parmi le bruissement des
feuilles et les lumières figurant l'environnement des Deux Gentilshommes de
Vérone. Un endroit d'où l'un, dit-il, en rejoindra un autre plus tard, à la
Porte... de l'Oulle (une des porte d'Avignon). Du théâtre fait de
talent et d'énergie de comédiens passeurs d'histoires. |