Avec : Valérie Bauchau, Véronique Dumont, Giuseppe Lonobile
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Durée : 1H25
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Coproduction Rideau de Bruxelles / Le manège.mons - centre dramatique / Atis Théâtre. |
"Un moment sensible et fort d'une histoire familiale par un superbe duo de comédiennes. Sur fond de recherche identitaire, de rapports complexes entre classes sociales, et d'images de la vie d'il y a deux générations, tellement loin déjà...". «Pour incarner ces femmes quasiment adversaires, cristallisant l’altérité, et dont pourtant affleurent les paradoxales similitudes, Giuseppe Lonobile ne pouvait mieux choisir que Véronique Dumont et Valérie Bauchau - étincelant toutes deux dans des compositions à la fois typées et ciselées en nuance. Le trio porte avec finesse le texte sensible et très personnel de Veronika Mabardi.» Marie Baudet – La Libre Belgique" |
C'est un superbe moment théâtral qui nous captive avec bonheur, toute l'heure de la représentation. C'est une pièce très réussie, originale, drôle, sur la condition sociale au sein d'une même famille, excellemment interprétés par ses deux comédiennes. On est transporté ailleurs, face à deux identités affirmées et Belges. Avec un jeu naturel qui colle au rôle, un brin exubérant de l'une, pour l'autre, un enthousiasme à raconter les petits et grands événements de sa vie quotidienne qui frôle le sketch de haut niveau, dépeint un monde. Accent belge, mimiques, façon de se tenir, de vivre le texte, de raconter, une main sur les hanches, un peu voûtée, toujours prête à s'activer, travailler, elle est extraordinaire. La première, plus retenue mais non moins généreuse dans son rôle, est parfaite aussi. L'une et l'autre parle avec fougue et enthousiasme sans vraiment au début écouter qu'à dit l'autre, tout en s'exprimant sur un ton de réponse. Ces deux dames sont les grands-mères de leur petit fils qui les a conviées, tandis que pour une première fois elles ont acceptées de venir toutes deux ensemble, pour se raconter l'une à l'autre, parler entre elles, s'expliquer, puis lui expliquer, ce qu'il n'a pas tout à fait compris dans leur histoire familiale qui fait que ses deux grands mères s'évitent généralement. Pour qu'il comprenne mieux leurs vies et l'époque où ses parents à lui, étaient des enfants.
Souvenirs marquants d'une vie où le prix des choses est important, plats mangés, façon de passer ses vacances, emplois, vie de l'une d'elle, qui voyage achète, n'évoque que peu les questions liés à l'argent. Le début de l'histoire est un roman qui se dessine. Fille de garde chasse l'une raconte ses souvenirs d'enfance, la maison habitée appartenant à un comte. Comme une chose extraordinaire à l'époque, pour elle d'avoir servi à la table du propriétaire -un comte-, du lieu où elle habitait avec ses parents. C'était un été, il manquait du personnel, sa mère travaillait au service du comte, il avait été demandé, si la jeune fille pouvait exceptionnellement aider. "Et alors j'ai servie... pour.. les amis du comte..., en quelque sorte !". sa façon de le dire indique une sidération de ce fait, comme si elle faisait parti des amis du comte, en servant à leur table, comme elle avait du servir à la table de ses parents lorsque des invités venaient chez eux. Les caractères et réactions de ces deux amies d'enfance au sort différents et opposées, sont montrées avec une finesse et justesse étonnantes, dans une drôlerie touchante. 25 juillet 2015 |