Vidéo : Kheireddine Lardjam , Thibaut Champagne Chargée de production : Lucile Burtin |
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"L’Algérie et la France. Entre
ces deux pays, Kheireddine Lardjam, acteur et metteur en scène, crée et
erre, héritier d’une guerre qu’il n’a pas connue mais dont il porte les
traces.
Sur les mots de Fabrice Melquiot, en justaucorps et cape au cou,
l’acteur devient super-héros. Il faut au moins
ça pour soulever la chape de silence qui recouvre l’histoire commune de
ces deux pays depuis la fin de la guerre d’Algérie.
Accompagné sur scène par 3 musiciens chanteurs, Kheireddine joue ici sa
vie, celles des pères, des héros ordinaires et de ceux qui, comme lui,
sont des pages en construction". Anecdotes : Kheireddine
Lardjam à crée sa compagnie en 1998. En 2010, il met en scène une
pièce de Pauline Sales (qui présentait une pièce en 2012, dans ce même
Théâtre de la Manufacture, nommé "En travaux") et à intégré un an après
en 2011, le collectif d'artistes du Préau, de Paulines Sales. |
Il s'agit d'un Algérien ayant passé son enfance dans le
Jura. Comme beaucoup d'autres dans son cas, il a deux passeports, un
Français, un Algérien. Dans le pays où il est, il est considéré
comme venant de l'autre. En Algérie
il cache sa double nationalité tandis qu'il l'affiche en France. Il
a entendu quelqu'un dire que "l'Islam est le
problème de l'Algérie, tandis que ne devrait pas l'être, une somme d'habitudes et de
coutumes". Une religion est une croyance personnelle. Je crois avoir
compris qu'il n'était pas d'accord que l'on réduise la religion à
une somme d'habitudes. De beaux chants soulignent l'histoire, des
chants actuels sur une inspiration traditionnelle arabe, et aussi de
musique rock et rap. Un mur d'écrans réunis, forment lorsque éteints
les rectangles noirs d'une peinture de Miro. Y sont diffusés des images
télévisées, en couleur, et un demi-visage gris et blanc. Le formatage
de la pièce est moderne, avec un éclairage à l'image d'une discothèque,
sur un décor minimal et des écrans. Le sujet à la couleur de la gravité
un peu solennelle, enveloppée de contes et de dérisions, parfois
grotesques, pour raconter, comme une impossibilité.
Le
client raconte une histoire de café pris à Genève, avec un collègue qui
offrait des verres, de cafés peut-être, ne voulant pas boire seul.
L'invitant a insulté de manière raciale son invité, puis s'est vexé
parce que l'invité insulté, l'a appellé Michel au lieu de Frank, et
qu'il trouvait cela insultant. Michel serait le prénom donné à tous les
Français par les arabes. A cette occasion, listing d'insultes recensés
sur ces derniers. Le client relate des épisodes de tueries en Algérie
par des Français. Se souviens d'une éducation barbare de son père.
Super Magreb est le nom suggéré, pour son personnage de Superman
Algérien. S'ensuit pas mal d'interrogations métaphysiques transformées
en contes ou couchemars, tournés en épisodes dramatiques comiques. Un
épisode, on ne peut que dire, drôle, intervient par un personnage,
jouée par un homme (le chanteur de rock-rap), une voleuse du client,
qui veut la sauver après l'avoir localisée -et lui avoir demandé de
lui rendre son bien-, parce qu'il est devenu sauveur et que c'est sa
tache. La voleuse à l'accent Jurassien, menace d'appeller ses amis en
bavière, en parlant comme une fille des plus sombres cités, un peu junky ou
alcoolisé, dit qu'elle le trouve moche, refuse au départ de lui rendre
ses affaires. Le probléme du client doit être celui
de la dualité, qui existe à être à cheval sur deux cultures. Ce qui est
normalement une richesse, mais peut être aussi, sources de difficultés,
d'incompréhensions mutuelles. Pour en comprendre beaucoup plus, il faut
sans doute mieux connaitre l'histoire Algérienne.
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