Avec : Maud Marquet , Jeff Ridjali, Damien Guillemin
 

Technique, Lumières : Laura Robinet

Scénographie, Costumes : Annabelle Locks 

Musique :  Marine Bailleul

 

 

 

Chapelle du Verbe Incarné

21G Rue des Lices

 

à 12H  

du 22 au 26 juillet 2016

Coproduction : Laboratoire Chorégraphique de Reims. Soutiens Ministère de l’Outre Mer et le Ministère de la Culture et de la Communication, DRAC Alsace Champagne Ardenne Lorraine, DAC Mayotte, la Région Grand Est, Conseil départemental de la Marne et la Ville de Reims. Résidences  Bergerie de Soffin, Nouveau Relax de Chaumont, Manufacture d’Aurillac, Resi (danse de Mayotte, L’Echangeur -CDC  Hauts de France-

"KAARO est une création réunissant 2 hommes et 1 femme, élaborée sur l’île de Mayotte et sur l’Hexagone pendant 2 ans. Il s’agit d’un travail d’écriture contemporaine dont les sources d’inspiration sont autant les danses et musiques ancestrales que l’étude du geste au quotidien, un travail pour se nourrir des différences,  voyager dans la culture de l’autre et l’enrichir. KAARO c’est la volonté de rendre compte de manière poétique d’observations sur le terrain, la rencontre entre ce que l’on imagine trouver à Mayotte et ce que l’on y trouve vraiment, le fantasme d’un ailleurs et la réalité du lieu. KAARO c’est un pas vers l’autre, où chacun est clé de voûte, c’est le doigt pointé vers l’interdépendance réelle et nécessaire entre deux cultures pour qu’elles s’épanouissent, pour comprendre d’où l’on vient et pour savoir où l’on va, pas à pas. Ce trio tout en finesse est issu d’une rencontre à fleur de peau entre des artistes de Reims et de Mayotte. De nombreuses résidences croisées à Mayotte et en Métropole ont permis de confronter des vécus, des savoirs, des pratiques, des cultures différentes pour trouver un « geste » commun.  De cette expérience a surgi KAARO, ce pas l’un vers l’autre, ce geste qui rapproche pour infléchir notre regard sur des cultures ancestrales. De et avec Maud Marquet, Jeff Ridjali, Damien Guillemin."

Kaaro est une pièce chorégraphique superbe, alliant danse contemporaine européenne et danse traditionnelle Mahoraise. Le fruit de cette rencontre est magnifique, alliant la rigueur géométrique et millimétré des pas de danse contemporaine ressemblant aux figures de Pina Bausch et Térésa de Keersmaeker, aux mouvements de danse issus de traditions rituelles. Le travail du son est remarquable, pour mettre en relief  la similitude des bruits de l'humain et ceux de la nature. La danse accompagne ce processus d'imbrication, et de transformation. De l'humain retournant à ses origines de la nature. La danse exprime aussi la violence de l'homme, l'alcool, qui coule dans une culture de pays chaud, de fêtes. La réincarnation imaginée. Les temps d'énervements, de perditions, d'apaisements, puis de temps normaux, égaux, de la grâce de la danse pure. Les couleurs choisies accompagne merveilleusement les pas et les sons, venues d'un étalage de vêtements rouge, turquoise et jaune, éclairés en clair obscur, sur un brouhaha de ville, pour entrée en matière. C'est la femme qui exécute les pas les plus traditionnels de danse contemporaine, les deux hommes, incarnent la force voire la brutalité. Ils semblent pourtant s'accorder, devenir nécessaires l'un à l'autre, s'ajouter dans les pas constitués, être amis après la séduction initiale.

mardi 26 juillet 2016