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Théâtre
Looking for Alceste
de Nicolas Bonneau
 
Compagnie La Volige
 
 

 

 
La Manufacture
2, rue des écoles
(angle rue Guillaume Puy)
patinoire
 
à 12H20
 
du 6 au 24 juillet 2016

 

 

"Nicolas Bonneau se confronte au Misanthrope de Molière, enquête documentaire à la recherche des Alceste d’aujourd’hui, au son de la musique pop-baroque de Fannytastic".

 

 

La mise en scène et le décor sont très beaux, notamment dans la réussite d'adéquation et d'esthétique avec le propos, avec une économie de moyen étonnante d'efficacité. Le décor de la pièce n'a rien a voir avec l'affiche du spectacle. Deux objets centraux, de la lumière, et à la fin un écran sur le coté avec une photo qui parait être un dessin d'ombres, c'est tout.

Un immense cadre en bois doré à moulures qui va jusqu'au plafond, posé comme un paravent, sert de fond de scène. A roulettes, il s'avance en cours de spectacle pour être au premier plan. Un mince filet noir, une toile, transparente d'où émerge ce qu'il y a derrière, deux jeunes musiciennes au violon et au piano (clavecin moderne). Eclairées comme à la bougie, d'une pale lumière céleste venue d'en haut, elles forment un tableau vivant, flamand, en clair obscur.
Le cadre en bois doré figure en un cliché, les pièces de Molière. Parfait par l'accessoire d'une méridienne orangé vif presque rouge, telle qu'on en voit sur des tableaux de scènes de Cour, ou de la vie quotidienne dans un milieu acquis par la lignée et non par son travail, loin du monde paysan, une méridienne pour s'allonger un moment, qui est aussi banquette de psy.

Eclairées de marrons orangés, les deux musiciennes habillées en noir et jabot blanc se tiennent de coté, elles portent une coiffe sur leurs cheveux relevés. Ce sont des personnages de tableaux, qui viennent jouer de la musique, chanter pour nous divertir, accompagnant, soulignant ou créant, une rupture dans le propos. La musique se transforme, se déforme, en musique dite Baroque. Voix  très forte, grave à l'excès, d'outre-tombe ou suraigu, ce sont des moments d'intermèdes musicaux discordants, dissonance moderne, se rendant légitime en parallèle à la situation du Misanthrope qui privilégie son propre monde.

Pour finir, Nicolas Bonneau sur scène vient nous dire, "être la chèvre de Mr Seguin, attachée à son piquet au milieu du monde dont il a besoin, tout en recherchant une solitude" proche du personnage du misanthrope de Molière. Auparavant il cite en les interprétant des propos de femmes homosexuelles, collectés, en vus d'interviews de misanthropes, pour l'étude de son sujet.

Samedi 23 juillet 2016

 

 

 

 

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