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Théâtre
Le Fils du Soleil
de Catherine Ruiz
 
Compagnie Des Nuages dans la Tête

 

 

Metteur en scène : Claude Ruiz 

Interprètes : Thelma Caillet, Mélisande Dorvault, Vincent Marchand, Renaud Roussel, Claude Ruiz

Régisseur : Benjamin Igout, Solène Porteu

 

Théâtre Laurette
16/18 Rue joseph Vernet
(ex Funambule), proche porte de l'Oulle)
 
18H55
 
du 6 au 30  juillet 2017

Durée : 1H10

Réservation : 09 53 01 76 74

 

   
La toute jeune Compagnie des Nuages dans la Tête constituée essentiellement de jeunes artistes étudiants à l'université en Arts de la Scène ou au Conservatoire, est dynamique et prometteuse. Les thèmes de l'émigration, de l'intégration et du devoir de mémoire qu'ils ont choisi d'aborder sont toujours d 'actualité et interpellent chacun d'entre nous.
Bande annonce : https://youtu.be/zBw7cZSBUZ4
Nous remercions : la ville de Grans (13450) pour son soutien ; notre producteur : La Troupe de la Fontaine; nos sponsors; nos mécènes et le Théâtre Laurette pour son accueil.
      
 
     
 

"Écrite sur fond de guerre d’Algérie, sans parti pris, cette pièce est un témoignage d’hommes et de femmes qui ont traversés cette période. Qu’ils soient d’origine européenne ou algérienne, employés, fonctionnaires ou agriculteurs, bien des gens ont raconté cet épisode de leur vie, bien des intellectuels et des historiens ont égrainé des «évènements », mais 55 ans après, il semblait essentiel de réhabiliter les faits historiques autour de l’Humain. Le temps d’une pièce l’auteure se demande comment ces personnes ont vécu ces instants, elle s’arrête sur leurs sentiments, pour mettre en avant leurs émotions.« […] Il faut écouter ces hommes et ces femmes qui nous racontent ce qu'ils ont vécu et comment. Peu importe de savoir si chaque cas représente une exception ou une quasi généralité. Ces témoignages illustrent des engrenages, éclairent des choix, rappellent la complexité des situations [...] »" […] la précision du récit historique, le mélange de faits réels et la retranscription sur scène donnent une impression d’authenticité et de justesse qui ne peut pas laisser indifférent”.

       

 

 

 
 
Bravo à cette jeune et sympathique troupe qui émeut sans pathos, avec enthousiasme et conviction,  pour raconter l'histoire de l'Algérie colonisée Française puis laissée libre, à travers des personnages vivants à cette période, comme si des proches nous faisaient revivre leur histoire, avec des descriptions, d'une ambiance, d'odeurs des plats des divers communautés qui se côtoyaient en Algérie, de la fraternité qui existait entre eux..
L'auteur de la pièce à réussie à parler de cette époque de façon renouvelée, condensée et vivante, avec une clarté dépoussiérée d'artifice. Comme le disent à la fin les comédiens : dans 40 ans il n'y aura plus de "pieds noirs" pour témoigner de ce qui c'est réellement passé, de la façon dont ils ont vécus. C'est une transmission faite pour ne pas oublier ce pan de l'histoire qui à des résonances avec ce qui se passe actuellement.
 
La vie était alors en Algérie globalement multiculturelle et fraternelle. Surtout dans les villes ou la fracture sociale était moins nette qu'à la campagne. Le sentiment d'être considéré inférieur était au début subtil. Mais coloniser un pays, est, de fait, le considérer comme inférieur. Un jour l'Algérie n'a plus intéressée la France, qui l'a abandonnée. C'est ce que certains ont ressentis  ceux qui ne connaissaient que cette terre Algérienne et à qui on a dit de (re)partir en France. Ces gens se sont sentis floués, puisque l'état qu'on leur avait imposé, et la croyance qu'on leur avait  inculqué, ont volés en éclat. Avant l'indépendance déclarée, l'état français ne voulait plus assumer le pays, des crimes ont été perpétrées, de part et d'autres, des exécutions, dissimulées.
Raconter ce pan de l'histoire permet d'expliciter sous un autre angle, ce qu'est la République et la Démocratie, dont les valeurs ont été régulièrement bafouées. Et que l'histoire se répète, dans une persistance du mensonge gouvernemental, de populations dites égales en droits et devoirs, mis à l'écart.
La pièce est un moment émouvant, enrichissant, dont l'expression dynamique et enthousiaste permet de revivre et découvrir l'histoire en y croyant totalement.
 

jeudi 27 juillet 2017