Festival 2018
 
Théâtre, à partir de 14 ans
DE GAULLE 68,
LA REVERENCE
.
de Philippe Chuyen, José Lenzini
Compagnie Artscenicum Théâtre  
Var
création 2018

Metteur en scène : Philippe Chuyen

Interprètes : Blanche Bataille, Philippe Chuyen, François Cottrelle, Morgan Defendente, Thierry Paul

Costumes et confections : Isabelle Denis et Corinne Ruiz.
Lumière : Jean-Louis Alessandra et Michel Neyton.
Images : Patrick Barra.
Régisseur : Claire Jullien

Chargée de diffusion : Monique Tosi

13 Rue du Pont Trouca
(donne rue Thiers, prés Rue Guillaume Puy)
 
14H45
6 au 29 juillet
Jours Impairs
 juillet 2018

Durée : 1H15

Réservation : 04 32 74 18 54

 

Avec les soutiens du FIJAD ( D.R.A.C. / Région PACA), Le CD du Var, la Bibliothèque de Théâtre Armand Gatti, ,l'Espace Comédia de Toulon, Châteauvallon – Scène nationale dans le cadre d’une résidence de création, la Ville de Bouc-Bel-Air, l'Adami et La Spedidam.

Le texte de la pièce est publié aux Cahiers de l'Egaré

 

 

"Les 29 et 30 mai 1968 furent un point de bascule politique qui reste encore méconnu. En compagnie de François Flohic, aide de camp du Général, nous allons plonger au coeur du pouvoir et suivre De Gaulle dans son échappée secrète à Baden-Baden chez Massu. Confrontant deux mondes appelés à s'éloigner inexorablement, la pièce tentera à travers le parcours tragique du «dernier Roi des Francs», de poser les enjeux de la dernière convulsion révolutionnaire que la France ait connue"

 

 

 

Je suis venue voir cette pièce sur le Général De Gaulle afin d'en apprendre plus sur ce personnage. Après avoir appris par une autre pièce du Festival qu'il avait décidé ou accepté de sacrifier le peuple Polynésiens, pour des essais nucléaires décrétés dans leur pays sans les prévenir des risques, sans protection réelle pour les travailleurs civils. Il y a derrière le nom mythique de De Gaulle des adorateurs âgés maintenant, des soupçons de collaboration, et enfin sa disparition étonnante un 9 novembre et un an après un 8 novembre celle de sa femme Ici je n'en apprendrais pas plus sur un coté double, mais une vision du personnage débonnaire, qui s'interroge, prends conseils, auprès de différentes personnes dont du bord militaire dont il fait parti et de bord politique a priori opposé, se présentant habilement un peu dépassé en 1968 par le monde nouveau et ses aspirations.
 
Ce président était alors élu par des parlementaires. Il a fondé la 5éme République, à décrété l'élection du Président par le peuple. Avant d'être Président, pendant la guerre 39-45, en 1940 alors que la France avait perdue contre l'Allemagne l'envahisseur, ce militaire de carrière s'était promu leader de la France Libre, et par son discours haranguait les troupes à défendre la France contre l'ennemi, depuis l'Angleterre, pour éviter l'assassinat.
 
La pièce se situe juste avant sa démission de 1968 (élu en 1958, il en était à la fin de son second mandat) qui à eu lieu suite à sa sollicitation par référendum sur une réforme à laquelle le peuple a répondu non tandis qu'il attendait un oui, ne se sentant plus en phase avec la population. La pièce traite d'une courte période avant qu'il ne démissionne, parti en Allemagne à Baden Baden pour réfléchir et faire le point, avec un commandant d'extrême droite se trouvant être de ses amis, avec des avis divergeant, qui l'en a dissuadé et convaincu à revenir, ce qu'il a fait pour un court moment. Parmi des images vidéos d'époque, une interview par la compagnie de nos jours, de l'Amiral Flohic aide de camp du Général de Gaulle, qui présente le personnage réel dans le contexte de sa vie.
 
Au début de la pièce, un jeune étudiant d'abord dans la salle parmi le public, commente un discours de De Gaule à un meeting, l'arguant de ne pas oublier les étudiants parmi les contestataires de la société en 68. Il s'agit de Cohn Bendit. Déguisé, ayant teint ses cheveux blonds en brun, pour ne pas être reconnu, contestataire en chef ciblé.
S'ensuit un portrait de De Gaulle âgé, en discussion sur le pouvoir et les choses de l'état, souvent accompagné de sa femme tricotant non loin de lui, prête à intervenir, commentant ce qu'il dit et le défendant si besoin. On voit De Gaulle, du coté de sa vie avec ses proches. Faisant des confidences issues de ses réflexions, émettant des doutes qu'il n'a pas lors d'un meeting, pourtant même homme, philosophe et habile stratège, pouvant dire certaines choses sans détour et en direct, connu pour son sens de la tournure.

Cohn Bendit revient voir De Gaulle, occasion comique de mise en abime du théâtre et du réel de l'un et de l'autre. Parmi l'assemblée il y a Georges Pompidou qui le succédera au pouvoir, prochain Président, élu lui par le peuple, celui ci à un physique étonnamment ressemblant avec le vrai. Le décor est celui d'un bureau de style, comme on pouvait en trouver dans ces années 60-70. Des images d'émissions et d'informations  télévisées avec bande annonce de l'Ortf, figurées sur un petit poste ancien sont retransmises sur écran en fond de scène tout en haut, la foule défile tandis que la voix théâtrale et sérieuse de l'époque transmet le journal d'actualités. Au bureau fait place, par une autre partie éclairée, à un appartement, le sien et celui de citoyens et  membres de sa famille. Un berceau, un couple en habit gris d'époque, à gilet, la femme tricote écoutant au poste radio les nouvelles du pays.

La  pièce se termine comme une autre fameuse du théâtre, "l'Etabli", sur une chanson optimiste préfigurant cette époque d'une nouvelle société enthousiaste.

juillet 2018