Nous sommes invités à nous asseoir sur un long banc latéral en forme de tête de lit sculpté en volutes de nuages, de part et d'autres d'un espace par terre, la scène, délimitée par un trait. Il  nous est demandé de veiller à ce que les enfants ne le franchisse pas trop, en cours de spectacle, pour respecter le champ des comédiens (nnes). Deux gros nuages  ressemblant à des rochers en tissus blancs froissés, sont en guise de  ciel au dessus d'un tas de copeaux blancs où se prélassent deux jeunes femmes habillées en gris bleu et turquoise. Avec les mains elles font des gestes de mimes,  tire un copeau, en étudie le son graduellement, tige après tige, en froissent pour faire une boule, la lance puis la dépose face à nous. Puis marchent sur le tas central, en testent l'effet sonore. D'une harpe elles tirent des notes qui font des morceaux.  Quand une clarinette s'y ajoute, c'est rapidement un concert, note après note assemblées. Cet univers musical de clarinette et de harpe (pour jouer un célèbre air, "La petite musique de nuit") rend le moment intime raffiné, avec peu de choses, sous ces nuages qui doucement comme un coeur qui bat, changent de couleurs, s'éclairent ou s'éteignent doucement. Peu de choses donc, un moment doux baignée de cette musique classique hors du temps, avec un coté moyenâgeux, pour les tout petits. On peut à la fin remporter un petit morceau de nuage, un copeau blanc. Les enfants sont sages, attentifs, ils ont le droit de commenter pendant le spectacle,  ce qu'ils font, il y a des coussins par terre pour eux, pour s'y asseoir ou s'allonger pendant ce temps de découvertes sonores et visuelles.

Le ciel est par dessus le toit, ce titre selon le dossier de diffusion, n’est là que pour la poésie qu’il inspire. Il faut dire, comme l'a dit quelqu'un du public (tandis que des jeunes femmes il y a quelques années devant un de nos chroniqueurs comme par hasard, disaient leur intention de "se baser sur la même idée", parlant d'une pièce du festival) que cette pièce ressemble en version microscopique, à un joli spectacle, pleine de poésie et d’inventivité multiples, de 2017, de la Compagnie Les Bestioles, "Sous la neige", jouée à La Caserne (des Pompiers, à l'époque). Le matériaux de base utilisé, les copeaux blancs, sont les mêmes, et sont aussi la base et l'essence de cette histoire-ci.

Lundi 15 juillet 2019