Festival 2019
 
Théâtre, à partir de 12 ans
Qui va garder les enfants ?
de Nicolas Bonneau, Fanny Chériaux
La Volige-N.Bonneau
 
1ère à Avignon        

Metteuse en scène : Gaëlle Héraut

Scénographie : G. Bouilly

Interprètes : Nicolas Bonneau

Création musicale : Fannytastic
Création lumière : R. Bernard
Création son : G. Gaboriau
Costumes : C. Pelletier
Régie : C. Lhopitallier, A. Gill-Kahn
 
11.Gilgamesh Belleville
11 Bd Raspail
(donne rue de la République, prés gare)
 
17H05
du 5 au 26
(relâche les me 10, 17)
 juillet 2019
Durée : 1H15
 
Réservation : 04 90 89 82 63

 

Critique :

Un Nicolas Bonneau nouveau à voir ! Il faut avoir l'esprit en alerte, être un minimum cultivé (politiquement), il y a beaucoup, de récits, de personnages qui s'entremêlent et qu'il joue tous lui même. Nicolas Bonneau, homme d'age moyen, 46 ans (nous dit-il), à lunettes, ancien fils d'ouvrier, fait des enquêtes (depuis ses débuts), sur des sujets qu'il met en scène, des sujets de société à tendance communiste et militantisme. Ici il explore le microcosme des femmes en politique. Pour se demander si  leurs places ne sont pas encore inférieures à celles des hommes. Et quel peut être, leurs avenirs.
Plusieurs femmes politiques interviennent dans ses récits. Ségolène Royal est jouée par Nicolas à l'aide de deux paires de talons aiguilles, une noire, une rouge. Margaret Thatcher, sanguinaire, avec ces phrases, en substance : "les hommes disent des choses terribles, les femmes réalisent ces choses", est incarnée avec de petites boucles d'oreille à boules blanche et une écharpe jaune.
 
L'inauguration du Musée de la Pomme, dans une petite commune où les pommes sont la spécificité de l'endroit, par une Maire (Mairesse), est hilarant et savoureux en détails pour faire revivre cette rencontre, d'un personnage très nature, aux multiples fonctions, femme débordée, enthousiaste, impliquée et responsable auprès de ses concitoyens. On reviendrait bien voir le spectacle pour cette séquence.
 
Nicolas Bonneau plus tard propose à son fils de visiter le Musée de la Pomme, comme distraction possible après son travail, dans son rôle de père. A cette occasion, une de ses pensées : pour les taches ménagères, sa femme est plus adaptée, bien qu'il sache tenir un aspirateur, aux fins de parité moderne.
Il étudie sa propre misogynie sur le mode inconscient, tel beaucoup d'homme encore aujourd'hui, notamment lorsqu'il s'agit des taches liées aux enfants lorsque, petits, ils requiert beaucoup de temps, dont la nuit ou l'homme reste dormir si sa femme est là.
Il ne croit pas vraiment en fait que la parité existe
Nicolas a d'ailleurs été un tiran misogyne : en 4éme, il a évincé une camarade pour devenir chef de classe, en mentant sur elle, en la décrédibilisant malhonnêtement, pour gagner, être élu par les autres au poste convoité, tandis qu'il y avait ballottage et qu'il se sentait vexé de risquer de perdre.
Il parle des hommes, dont il est malgré sa dite part féminine selon ses camarades de lycée (on le verra se mettre dans la peau d'une élue, en portant des talons), attachés à une position de supériorité qu'ils entretiennent à conserver. Particulièrement dans les domaines de haut pouvoir. Il cite les petites phrases misogynes et insultantes de politique envers leur consoeurs, parle des viols dans ce milieu, avec menaces si les victimes dénoncent et les agresseurs presque jamais punis.
 
Mr Bonneau a l'art des décors dans lequel un objet prédomine. C'était un cadre de tableau dans un précédent spectacle, ce sont des chaises pour celui-ci. Un fauteuil tout seul à sa droite s'avance, pour les besoins de son récit, mettant en avant une femme politique. Puis à sa gauche, un autre de même. Au fond, un amas de chaises dont certaines têtes en bas, sur un escalier en colimaçon planté là.
 
Comme souvent dans ses spectacles, il y a un moment musical où il devient chanteur. Et un autre où il disparaît dans une partie extravagante du décor sans rien dire, ici le colimaçon aux chaises -de travail ?- , comme pris d'un besoin de solitude, acharné à chercher ou faire quelques affaires bizarres urgentes, avec entêtement, comme une performance, la signature d'un auteur lunaire, travailleur méticuleux, un poil déjanté, mais très sérieux.

mardi 16 juillet 2019

 

 

Livret  :

"Pendant deux ans Nicolas Bonneau a suivi des femmes politiques dans leur quotidien. Femmes de gauche ou de droite, élues locales et nationales. Il en dresse une série de portraits émouvants ou caustiques en interrogeant sa propre domination masculine. "En m’emparant de la cause des femmes en politique et en interprétant leur parole je me suis questionné sur mon rapport à la domination masculine, sur ma propre construction culturelle. Ne suis-je pas là encore dans une sorte de colonisation ? Je joue donc ces portraits de femmes politiques en déconstruisant ma place d’homme, entre petite et grande histoire, portraits et enquête, m’inspirant de ces parcours particuliers qui s’inscrivent dans une Histoire collective, celle du rapport au pouvoir et à la domination des hommes sur les femmes." Nicolas Bonneau.

 

"Tout ici est au service d’une parole offerte sans candeur, mais sans férocité non plus. Son talent, la délicatesse de son intelligence et de sa personne servent un propos qui met en lumière les femmes". Armelle Héliot, Le Figaro.  /  "Venez rencontrer Simone Veil, Olympe de Gouges, Christiane Taubira, Yvette Roudy etc., car nous avons passé un excellent moment avec ces femmes qui n’ont rien à envier aux hommes." Mediapart.  /  "Le public est convié à rêver de l’avenir de la femme en politique sous l’oeil étonné et transi de Nicolas Bonneau qui lui déclare sa flamme !" Le Monde"

 

Production :

Production : La Volige - N.Bonneau. Coréalisation : FAB