- Un Nicolas Bonneau
nouveau à voir ! Il faut avoir l'esprit en alerte,
être un minimum cultivé (politiquement), il y a beaucoup, de récits,
de personnages qui s'entremêlent et qu'il joue tous lui même.
Nicolas Bonneau, homme d'age moyen, 46 ans (nous dit-il), à
lunettes, ancien fils d'ouvrier, fait des enquêtes (depuis ses
débuts), sur des sujets qu'il met en scène, des sujets de société à
tendance communiste et militantisme. Ici il explore le microcosme
des femmes en politique. Pour se demander si leurs places ne
sont pas encore inférieures à celles des hommes. Et quel peut
être, leurs avenirs.
- Plusieurs femmes politiques interviennent dans ses récits. Ségolène Royal est jouée par Nicolas à l'aide
de deux paires de talons aiguilles, une noire, une rouge. Margaret
Thatcher, sanguinaire, avec ces phrases, en substance : "les hommes
disent des choses terribles, les femmes réalisent ces choses", est
incarnée avec de petites boucles d'oreille à boules blanche et une
écharpe jaune.
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- L'inauguration du Musée de la Pomme, dans une
petite commune où les pommes sont la spécificité de l'endroit, par une
Maire (Mairesse), est hilarant et savoureux en détails pour
faire revivre cette rencontre, d'un personnage très nature, aux
multiples fonctions, femme débordée, enthousiaste, impliquée et
responsable auprès de ses concitoyens. On reviendrait bien voir le
spectacle pour cette séquence.
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- Nicolas Bonneau plus tard propose à son fils de visiter le
Musée de la Pomme, comme distraction possible après son travail, dans son rôle de père. A cette occasion, une de ses pensées : pour
les taches ménagères, sa femme est plus adaptée, bien qu'il sache
tenir un aspirateur, aux fins de parité moderne.
- Il étudie sa propre
misogynie sur le mode inconscient, tel beaucoup d'homme encore aujourd'hui, notamment lorsqu'il s'agit des taches liées aux enfants
lorsque, petits, ils requiert beaucoup de temps, dont la nuit ou l'homme reste dormir si sa femme est là.
- Il ne croit pas vraiment en fait que la parité existe
- Nicolas a d'ailleurs été un tiran misogyne : en 4éme, il a évincé
une camarade pour devenir chef de classe, en mentant sur elle, en
la décrédibilisant malhonnêtement, pour gagner, être élu par les
autres au poste convoité, tandis qu'il y avait ballottage et qu'il
se sentait vexé de risquer de perdre.
- Il parle des hommes, dont il est malgré sa dite part
féminine selon ses camarades de lycée (on le verra se mettre dans la
peau d'une élue, en portant des talons), attachés à une position de
supériorité qu'ils entretiennent à conserver. Particulièrement dans
les domaines de haut pouvoir. Il cite les petites phrases misogynes
et insultantes de politique envers leur consoeurs, parle des viols
dans ce milieu, avec menaces si les victimes dénoncent et les
agresseurs presque jamais punis.
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- Mr Bonneau a l'art des décors dans lequel un objet
prédomine. C'était un cadre de tableau dans un précédent spectacle, ce
sont des chaises pour
celui-ci. Un fauteuil tout seul à sa droite s'avance, pour les besoins
de son récit, mettant en avant une femme politique. Puis à sa
gauche, un autre de même. Au fond, un amas de chaises dont certaines têtes en bas, sur un escalier
en colimaçon planté là.
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- Comme souvent dans ses spectacles, il y a un moment musical où
il devient chanteur. Et un autre où il disparaît dans une partie
extravagante du décor sans rien dire, ici le colimaçon aux chaises
-de travail ?- , comme pris d'un besoin de solitude, acharné à
chercher ou faire quelques affaires bizarres urgentes, avec
entêtement, comme une performance, la signature d'un auteur lunaire,
travailleur méticuleux, un poil déjanté, mais très
sérieux.