Festival 2021
 
 
France Profonde
La Grosse Situation
 

Recherche et écriture : Bénédicte Chevallereau, Cécile Delhommeau, Alice Fahrenkrug

Mise en jeu et collaboration artistique : Lucie Chabaudie

Interprètes : Clovis Chatelain, Bénédicte Chevallereau, Alice Fahrenkrug

Technique : Raphaël Droin

Administration/Production : Léa Casteig

 

Villeneuve en scène
Plaine de l'Abbaye
(face à la Place du Marché)
 
20H30

Durée : 1H30

du 9 au 21  juillet 2021
relâche le 15

Réservation : sur le site du Festival  / 04 32 75 15 95

 

 

 

     Critique :

Le spectacle se passe dans les champs. Des indiens viennent chercher le public rassemblé, pour aller un peu plus loin, bûcher, mettre sur une brouette de cette terre grasse et fertile dont ils vont célébrer les funérailles. Au regard d'une situation agricole dont les comédiens veulent interpeller, par des témoignages et enquêtes.  Ils nous engagent à les suivre dans un autre champ. Là il y a des bancs et des chaises pliantes disposées en cercle, devant des rangées de bottes. Ils tirent une corde autour, la fixe par des piquets, disposent une pancarte. Qui fait rire des spectateurs quelque peu médusés quand ils l'a découvre : "Attention ! Cordon électrifié"... Nous sommes à l'intérieur du cordon, c'est  nous les vaches dans le pré !
 
La pièce, au décor sympathique dans un champs avec une haie de feuillage vert foncé, qui voit la courbe du soleil décliner jusqu'au soir, parle de la vie à la campagne, à la ferme, à travers ceux qui cultivent la terre, élèvent des animaux, parmi des agriculteurs de père en fils, ou bien nouveaux venus dans la profession.
 
Ils sont trois larrons pour conter leurs histoires faites de témoignages. L'un à une figure joviale entre VIncent Lindon et Mathieu Amalric. Une grande jeune comédienne avec une tignasse bouclé brune, fait penser à Daniel Balavoine (dont une chanson sera diffusée, au "poste" de la famille représentée, un peu plus tard). Une seconde plus jeune fille mince, incarne un jeune homme au physique difficile, au fort accent paysan, raconte d'une façon qui fait rire, sa vie, sa famille, faisant émerger les difficultés liés à l'isolement, la vie retiré de la ferme.
 
On évoque beaucoup de sujets liés au travail, des circuits court à privilégier, des difficultés à pouvoir encore vivre de sa terre, des dilemmes entre une production de plus en plus grande nécessaire à une vie décente, et  le respect de la nature, du cycle des saisons, de la vie des animaux élevés, de leurs besoins naturels préservés, de grands airs, de courir, des traitements sanitaires qu'il faut bannir ou fortement diminuer, tous cela à l'encontre de la marche forcée qui est le chemin vers lequel sont dirigés les agriculteur (par leurs fédérations, ministère). Des nouvelles études d'agriculture formant d'abord des techniciens  gestionnaires. De la vie agricole, vécu différemment par les personnes diverses, qui ont comme eux trois un lien familial avec elle; ils confrontent leurs propres souvenirs. Ils est question aussi pour chacun de dire ce que leur famille respective à pensé de leurs propres choix, continuer, faire autre chose, mêler les deux, est ce possible ?!

 

Les trois comédiens incarnent plusieurs personnages; ils interprètent des scénettes de vie, prises au vol au cours d'un événement, et ces tranches de vie décrivent la vie de gens de la terre, de leur liens avec l'extérieur, leurs rapports aux autres, ce qu'ils vivent. Tout à coup nous sommes transportés au bruyant Salon de l'Agriculture avec ses stands et rings de compétitions. Parmi les interprétations de tranches de vie de familles paysannes, on n'oubliera pas une interprétation de la chanson des Bronzés "Diradiradadada", avec des paroles transformées correspondantes à la vie d'agriculteur, très drôles, chantée à deux, une jambe puis l'autre lancée en l'air, en se tenant les coudes.
La plus jeune, qui joue souvent un garçon, raconte un passé depuis l'enfance dans l'agriculture, son attachement aux lieux, aux gens de son univers, mais aussi sa passion pour le théâtre, et le travail de comédienne imitant un Ver de Terre, dans son spectacle principal joué régulièrement.
 
Tout trois, avec fougue, s'attachent à décrire un monde paysan toujours urgemment à défendre, qui est le leur ainsi que celui de milliers d'autres gens, concernant l'humanité carnivore ou végétarienne, tributaire de la couche d'ozones, des tempêtes et cyclones,  les vies animales dont les oiseaux dans le ciel,  pour la survie de la planète, sur un mode comique et touchant. Ils  revendiquent de décrire une population disparate, multiformes, d'une communauté agricole se sentant mal aimé.
 
samedi 16 juillet 2021

 

 

 

     L'histoire :

C’est l’histoire d’un collectif de théâtre dont les membres doivent tous à la terre d’être debout.

C’est l’histoire de questions entêtantes qui finissent par prendre toute la place : quels sont les liens qu’on entretient avec la terre ? Qu’est-ce qui se joue sur une parcelle agricole aujourd’hui en France ? C’est l’histoire de points de vue qui se frottent selon qu’on soit futur jeune agriculteur ou future cheffe d’exploitation en permaculture ; comédienne ou fille de paysans, ou les deux à la fois ; selon qu’on soit issue d’une dynastie de viticulteurs ou d’une lignée de chasseurs cueilleurs ; cadre ou hors cadre familial ; artiste intervenant dans un lycée ou directeur dudit lycée… Bref, les protagonistes luttent autant avec eux-mêmes qu’avec leurs racines, la météo ou la Politique Agricole Commune.

Nulle terre sans guerre, dit un adage. Où se situe le combat?

 

 

Co-productions  : Le Sillon-Scène conventionnée pour le théâtre dans l’espace public, l’Atelline lieu de fabrique des Arts de la rue en Languedoc, Iddac – Institut Départemental de Développement Artistique et Culturel – Agence culturelle de la Gironde, Le Liburnia – Ville de Libourne, Pronomade(s) en Haute-Garonne – Centre national des arts de la rue, Carré-Colonnes – Scène cosmopolitaine Saint-Médard-en-Jalles et Blanquefort, Hameka – Fabrique des arts de la rue-Communauté de Communes Errobi

Avec le soutien de : DRAC Nouvelle- Aquitaine, Fond de soutien à la création de la Mairie de Bordeaux, Conseil régional de la Nouvelle-Aquitaine, Ville de Bordeaux, Conseil départemental de la Gironde, ADAMI, SACD, SPEDIDAM

Résidence et aide à la création :  Ce spectacle a bénéficié de l’aide à l’écriture « mise en scène » de l’association Beaumarchais