- Un moment théâtral qui immerge complètement dans
l’univers de ce roman très narratif transportant dans le quotidien d’un quartier vivant de Paris, multiculturel et
commerçants, au milieu du vingtième siècle. Un quartier juif et arabe. Le livre (d’Eric Emmanuel Schmidt) dont est tiré la pièce, écrit à une époque où il était encore possible de tenir certains propos qui
ne le seraient plus aujourd'hui, campe l’histoire de vie d’un
adolescent, fils d’avocat (on ne saura que plus tard
sa profession), qui vole des
boites de conserves achetées pour le repas de son père (et de
lui-même probablement)..
- Dans ce roman qui se déroule à la manière d’un
film, le jeune homme issu d’un milieu où l’argent se garde plutôt qu’il
ne se dépense, fait des économies pour pouvoir se payer des rencontres
avec des prostituées. Son lien social le plus sain est sa visite
quotidienne chez l’épicier, rare en paroles. L'épicier semble répondre à
ses pensées, quand le jeune garçon se dit "que ce n'est pas bien de
voler, mais que c'est à un arabe qu'il le fait, que ce n'est donc pas
pareil...". C'est là que ce dernier .lui dit "ne pas être arabe", que
ce qu''on
appelle, un arabe, est "un épicier ouvert tout le temps, de tôt le matin
jusqu'à très tard le soir". Il faut dire que le petit garçon est juif, et qu’à cette
époque on pouvait tout dire, le monde était aussi moins violent
qu’aujourd’hui (la guerre de 39-45 terminée)
Dés les lumières baissées puis éteintes dans le
théâtre comme autrefois à l’Albatros, le comédien démarre et on ne le
quitte plus jusqu’à la fin, voyageant avec l’adolescent personnage
principal, d’un appartement, d’un quartier, de Paris, en
Normandie, puis
de Suisse à l'Albanie
(décrite d'une phrase), jusqu'à des pays où on danse le Soufi, une danse qui allége
toutes les peines.
- L’adolescent lorsqu’il perd
son père (tandis que celui-ci n'arrivait pas à dépasser ses propre peines,
on l'apprendra plus tard) est adopté par
l’épicier. Ce dernier lui a ouvert le monde et la vie de ses petites phrases
philosophiques et avisées dans une relation tissée finalement au fil des
jours, depuis que l'épicier lui ai dit savoir qu'il le volait, qu'il ait voyagé
avec lui. Mais l'adolescent se retrouve à nouveau orphelin, car
Monsieur Ibrahim a un
accident (conduisant avec un permis factice). Le fils retrouve sa mère
(séparé de son père) mais jamais ne lui dira
qu’il est son fils. Il
vient tout les dimanche manger chez cette dame qui est sa mère
(et qui sait qu'il est son fils, qu'elle a du abandonner le laissant à
son père avec qui elle ne voulait plus rester) et
avec son mari, invité chez ses gens. en tant que l'épicier du
quartier, de la Rue bleu (hérité de son
père
adoptif arabe, dont il prend un prénom, arabe).
- Quelques réitérances de visites à des
prostituées à ses débuts dans la vie et l'histoire du roman, mais pas
trop, suivi d'un récit vivant, très imagé, d'ambiances,
de sons, des rues d'un quartier, des conversations familiales et
sociales. Le comédien incarne sans faille tous les rôles, les
prostituées, l'épicier, l'adolescent, le père, la mère, et d'autres
personnes, comme Abdhulla, l'ami à l'étranger. On entend, que le jeune
homme, rentré en stop du bout du monde des Soufis, s'est senti être devenu un adulte.
Fort des enseignements que lui a apporté Monsieur Ibrahim, qu'il
volait au début, qui s'est comporté avec lui en père (tandis que les
relation avec son vrai père étaient quasi inexistantes). Avec qui il a
voyagé et parlé, est allé au restaurant invité par lui, qui
lui a fait connaître ses amis, leurs idées sur la vie, et que chaque
religion à beaucoup de choses en commun les unes avec et les autres.
Qu'il peut décider de prendre un prénom arabe s'il le souhaite.
Un heure quinze
d'intérêt, avec des images mentales riches et variées, crées avec le jeu
du comédien, pour interpréter ces personnages et les lieux de cette
histoire, sociologique finalement.
juillet 2022
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