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FESTIVAL D'AVIGNON 2015

 

En guise d'introduction à ce nouveau Festival d'Avignon 2015,
son nouveau Directeur artistique depuis l'an dernier, peu avant l'ouverture :
 

 

"La culture sera-t-elle demain cette éducation citoyenne de l'adulte qui changerait réellement le lien social?
 L'éducation deviendra-t-elle enfin le réel souci de la nation,
la volonté de créer des êtres pourvus de sens critique et capables de s'inventer un destin?

Et les citoyens, passée la prise de conscience (tragédie gouvernementale de janvier), oseront-ils parier sur la culture plutôt que sur l'ignorance, sur le partage plutôt que sur le repli, sur l'avenir plutôt que sur l'immobilité ?

Ce réveil douloureux de la France ouvre-t-il le temps où la culture ne sera plus un ornement touristique ou un luxe superfétatoire mais un lien transcendant les classes,
une richesse à faire fructifier et le destin même de la politique ?
 
Le mot de culture s'est élargi d'un coup aux définitions fondamentales de la république,
de la laïcité, de la citoyenneté et de la fraternité.
Qu'en restera-t-il quand, dans quelques mois, les fausses évidences économiques nous auront fait perdre le goût du possible ?

Artistes, spectateurs, citoyens, notre tâche est grande car il ne s'agit plus seulement de préserver une part de culture dans la rapacité des temps marchands, mais de faire entrer la culture dans un projet de société qui n'existera pas sans elle".
"Il faut agrandir le destin de chacun avec le destin de l'autre, offrir une alternative au communautarisme, promouvoir l'amour de l'esprit,
donner sa chance à toutes les formes d'intelligence,
faire que les enfants de notre pays ne rêvent pas uniquement d'être milliardaires,
mais d'être au monde dans l'ouverture et la joie".

 

"Avignon ouvre son champ utopique à la manière d'une question incessante :
avons-nous renoncé à un monde meilleur?

La force d'Avignon, toujours reconduite par son public, c'est de poser cette question non pas seulement en termes intellectuels, mais dans ce moment d'expérience partagée que sont les trois semaines du Festival.

Qu'est-ce qu'un festival réussi? Peut-être celui qui prend acte d'un changement du monde ().
Mais cette lucidité est faite d'indignation non de résignation ().

Même si la guerre est présente dans beaucoup d'oeuvres de l'édition 2015, c'est pour limiter son pouvoir de séduction et comprendre les moyens d'arrêter sa fatalité.

Avignon, c'est trois semaines de grand et beau bruit, non pas de celui qui empêcherait d'entendre le chant du monde mais de ce bourdonnement des foules désirantes, de ce tohu-bohu des fêtes, de ce tintamarre des espérances.

On peut (aussi) se rafraîchir à l'ombre d'un silence plein de bruissante intériorité, il y a, au sens propre comme figuré, assez de jardins dans cette ville-festival.

Au-dessus de nous, les étoiles du ciel d'Avignon jalousent nos questions (),
car on n'apprend pas à être humain en étant séparé de l'humanité".