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- Dans un décor
très simple, un sofa rouge, servant de lit et de
salle de restaurant, deux comédiens, vêtus
de noir dialoguent. Je suis séduite par la grande
sobriété de la mise en scène et par
les comédiens qui jouent deux couples
différents. Un couple riche, oisif et un autre,
bourgeois, peut-être moins polissé.
- Chaque couple,
à sa façon, s'affronte, se déchire,
s'aime en utilisant un langage cru. Ils expriment
à la fois des sentiments de haine et de vengeance
cruelle -en effet ils se trompent mutuellement puisque le
mari légitime du premier couple est l'amant de la
femme du deuxième couple. Ils n'espèrent
rien d'autre de l'existence que la jouissance
immédiate : une nourriture riche, abondante et
raffinée, faire l'amour, sans vrai plaisir.
- J'ai
été vivement intéressé par la
description de cette Angleterre thatchérienne que
Steven Berkoff, écrivain anglais présente
en pleine «décadence» et où les
individus, assoiffés d'argent et de pouvoir ont
perdus tout repères moraux. J'admire le jeu subtil
des comédiens, la justesse de chaque geste
savamment étudié lorsqu'ils font vivre aux
spectateurs par exemple une scène au restaurant
sans aucun accessoire. Sans vulgarité,
tantôt cruels, tantôt sensuels et
érotiques, ils jouent avec humour et
poésie.